Résumé: Jeanne, jeune comédienne de 18 ans en début de parcours professionnel, incarne toutes les difficultés du métier qu’elle a choisi. De castings foireux en publicités minables, de mauvaises séries télé en rôles de seconde zone, elle rame à la poursuite du succès, dans l’attente du producteur ou du contrat qui fera, espère-t-elle, basculer enfin son destin. Son quotidien est difficile, son environnement souvent hostile.Mais elle s’accroche, obstinée, presque rageuse, bien décidée à ne pas rater sa chance lorsque celle-ci se présentera – car elle se présentera, forcément, c’est obligé…
Fabrice, qui s’apprête à fêter ses 18 ans, incarne presque son contraire. Tout a toujours été facile pour ce fils de millionnaire entouré de domestiques, qui n’a jamais travaillé et promène son ennui mondain de fêtes clinquantes en plaisirs frelatés. Il n’y a qu’une seule ombre dans le paysage mental de ce personnage arrogant et imbu de lui-même : l’ombre démesurée d’un père chroniquement absent, que Fabrice en est venu à haïr parce qu’il lui renvoie l’image de sa propre inutilité.
Jeanne, Fabrice. Fabrice, Jeanne. Le destin de ces deux êtres si dissemblables va finir par se croiser,mais pas du tout de la manière dont on aurait pu le penser…
Bonne nuit les petits est une fable cruelle et noire, où Olivier Mau revisite avec brio l’art de l’histoire à chute. Stéphane Lenglet lui donne brillamment la réplique, dans un noir et blanc charbonneux en parfaite adéquation avec le propos.
Sur la forme, c'est une très bonne bd. Il n'y a rien à redire. On suit le parcours d'une journée de deux jeunes personnes de 18 ans que tout sépare (à commencer par la classe sociale) et qui vont se croiser pour un final détonnant.
Sur le fond, je m'interroge quant à la noirceur la plus absolue de ce récit. Qu'est ce que voulait nous montrer l'auteur ? Qu'il existe une jeunesse dorée parisienne à vomir pendant que d'autres essayent péniblement de gagner leur vie ? Que cela se termine toujours mal et sans aucune morale pour les bons ? Il faudra retenir vos larmes et pas que...
On ressort de cette lecture l'estomac complètement noué par autant d'injustices. Ce n'est pas bon pour le moral que de lire "bonne nuit les petits". Ce titre qui fait penser à une comptine pour enfant est d'ailleurs assez provocateur. On ne peut être que désanchanté !