Résumé: 1954, Cécile, lycéenne parisienne passe l’été de ses dix-sept ans dans une villa avec son père Raymond, veuf, et Elsa, la maîtresse de ce dernier. Cécile et son père ont une relation fusionnelle, faite de plaisirs et d’insouciance. Cécile connaitra ses premières étreintes avec Cyril. L’ambiance change quand Raymond annonce l’arrivée d’Anne, une amie. Différente d’Elsa et Cécile, Anne est une femme stricte et moralisatrice, elle apprécie la culture, les bonnes manières et l’intelligence. Dès son arrivée, un combat subtil commence entre les trois femmes. Elsa tente de maintenir la relation avec Raymond, qui est aussi attiré par Anne. Quant à Cécile, elle craint de perdre la complicité qui la lie à son père, ainsi que leurs libertés. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare…
D
oit-on juger d’une adaptation au regard de l’œuvre adaptée ou pour elle-même, se demanda-t-il ? Après un bref instant de réflexion, il reposa le livre et la bande dessinée sur la table basse et se dit que cet éternel dilemme était sans importance, car s’il était normal de comparer les choses, encore devaient-elles être comparables !
Paresseux mais consciencieux, il avait achevé une lecture laissée en suspens depuis près de trente ans. Cet exercice eut le mérite de raviver quelques images d'un été passé, de pages finalement abandonnées sur la plage, d’une insupportable futilité intellectualisée et d’un dilettantisme égocentrique aussi sadique que puéril ! De cela, il ne retrouvait que peu de chose dans le travail de Frédéric Rébéna. L’histoire était – malgré nombre de petits changements - globalement la même. Toutefois, elle pâtissait de cet ascendant que le verbe prend généralement sur l’image : lire un roman, c’est s’imaginer, lire une bande dessinée, c’est regarder…
Dans le cas présent, les dialogues apparaissent comme plaqués sur des cases, telles des balises permettant la correspondance entre le roman et l'album, sans cependant faire totalement sens avec le récit ! In fine, ne s’agissait-il pas d’une succession de passages se prêtant au mieux à une transcription graphique, de morceaux choisis et amendés uniquement dans le dessein de s’émanciper d’une autrice par trop envahissante ? Tentative vaine et inutile car, à l’évidence, il n’y avait pas de réelle volonté de rompre avec le fil narratif originel, seulement de le mettre en images. À ce propos, il remarqua que les physionomies épurées, l’ombrage aux traits appuyés et une colorisation jouant du noir portaient l’esthétique de Bonjour tristesse, mais passaient à côté des désirs et des névroses des personnages.
S’arrêtant là, il se dit que son erreur fut de relire Sagan, avant !