Résumé: Alors que Blueberry est transféré dans un pénitencier sudiste, le train qui le transporte est pris dans une embuscade. Notre héros parvient à s’échapper et trouve refuge dans un village hors du temps et de la guerre. Malheureusement, le feu et les larmes ne sont jamais bien loin, et la guerre de Sécession va bientôt rattraper ce hameau tranquille.
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u 1er au 3 juillet 1863 se déroule, en Pennsylvanie, la bataille de Gettysburg, tournant de la Guerre de Sécession, perdue par les troupes sudistes. Au cours de l'affrontement, lors du précédent épisode, Blueberry est fait prisonnier par les Confédérés. Pendant son transfert vers le pénitencier de Coal Quarry, le train qui le transporte est attaqué. Profitant de la confusion, Blueberry et ses amis s’échappent. Prise de contrôle du train, escapade ferroviaire, tunnel bloqué par des éboulis... Finalement, tout ce beau monde se retrouve au fond d’un fleuve. Le hasard du courant et quelques branches, auxquelles il est bon de se raccrocher, emmènent notre héros dans une bourgade qui semble vivre paisiblement, loin de tout, en particulier de cette guerre qui déchire les États-Unis. Le drame national va alors glisser vers une tension plus locale dont le dénouement se fera dans le sang.
Le Convoi des bannis est le 21e épisode de La Jeunesse de Blueberry et le 12e issu de la complicité entre François Corteggiani (scénario) et Michel Blanc-Dumont (dessin). Cette série, spin-off du classique créé et développé par Charlier et Giraud, est donc arrivée à maturité. Il est bon de se demander s’il était opportun de la développer au-delà du 20e épisode, peu ou prou le seuil à partir duquel a été constaté l’essoufflement de bien des sagas.
Des titres récents (Pinkerton, Undertaker, Buffalo Runner, etc.) montrent que le western est un genre qui se renouvelle et qui a un potentiel graphique et narratif incontestable. Le récit d’aventure trouve encore un terrain fertile dans l’Amérique du XIXe siècle qui se construit et court après elle-même. Opportunément, La Jeunesse de Blueberry explore largement le contexte de la Guerre de Sécession et en exploite toute la dimension tragique. Eh oui, Les Tuniques bleues ne constitue pas la vision la plus complète qui soit de cette période historique !
Corteggiani et Blanc-Dumont osent dire leur amour des grands espaces américains, des sales gueules et des tragédies personnelles qui se mêlent aux drames nationaux. Et tout cela fonctionne bien dans ce Convoi des bannis. On y trouve les passages propres au style (bagarres, poursuites et usage déraisonnable des armes à feu). Mais le récit entraîne aussi le lecteur sur un territoire inhabituel, celui d’un îlot de vie isolé, qui pose la question de l’éducation, de la religion et de la socialisation. Il interroge aussi sur l’opportunité de quitter les siens et sur les conditions des retrouvailles. À ce titre, les personnages secondaires sont bien construits et épaississent l’histoire. Le scénario évolue de manière surprenante et s’éloigne des sentiers battus.
Blanc-Dumont, quant à lui, a un trait qui se prête parfaitement au sujet (le bois, la poussière, les espaces, les visages marqués) et montre sa jubilation à dessiner les chevaux (l’homme est un vrai passionné). Son trait est précis et les recherches effectuées pour restituer une exactitude historique sont rigoureuses.
Les amateurs du genre ne seront pas déçus par cet épisode. Le western a encore de beaux jours devant lui.
Les avis
6350frederic
Le 01/12/2017 à 14:54:04
Je ne serai pas aussi dur que les autres meme s'il est vrai que cela merite des critiques mais l'histoire se lit bien avec la rencontre avec des hamischs " je suppose , , les dessins sont toujours bien et meme si ca traine en longeur je ne me suis pas ennuyé"
renardbleu24
Le 17/06/2016 à 09:38:27
giraud a laisser faire cela, et maintenant cette série continu le jeune blueb reconnait la marque et l année d un revolver rien qu en entendant un coup de feux au loin ,étonnant non? c est vraiment tartine au far west je ne comprend pas q un mec comme lui qui traverse les states en 2 jours sans une tache de sueur ne puisse pas aller sur la lune TINTIN y a bien été lui...
FrankyDalbert
Le 29/12/2015 à 18:17:13
Après une évasion rocambolesque en locomotive, Blueberry se retrouve otage puis sauveur d'une secte préservée des horreurs de la guerre de Sécession par l'intransigeance de son gourou, avant de devenir l'épicentre d'une cruelle saga familiale... Figurez-vous que tout cela tient dans 48 pages et donne à l'album un petit côté bâclé, avec des personnages juste esquissés... Dommage !
kingtoof
Le 19/12/2015 à 20:23:35
Une histoire sur un tome qui sert de transition...
J'ai trouvé le scénario classique : des pillards, une évasion, une communauté isolé...
De plus, la couverture de l'album est très moyenne.
bd91130
Le 16/12/2015 à 16:57:02
Quelle lassitude !
Fan de Blueberry depuis les débuts (disons depuis les années 70), je continue à acheter, c'est mon côté collectionneur. Mais cette "jeunesse" qui se prolonge sans intérêt, quel ennui ! Des dessins qui tiennent la route, un scénario sans intérêt, il serait temps que les auteurs bouclent la boucle, que la guerre de sécession se termine et que Blueberry se retrouve sur la route de Fort Navajo, seule issue possible aussi bien vers Blueberry (Charlier & Giraud) que vers Mister Blueberry (Giraud seul).
Et si Blanc-Dumont pouvait reprendre son merveilleux Jonathan Cartland...