Résumé: Depuis la fin de la seconde guerre mondiale? la CIA et le KGB s’affrontent aux quatre coins de la planète dans la course à la suprématie militaire. Il est pourtant un domaine incroyable qui est tenu au plus grand secret, celui de l’utilisation des pouvoirs parapsychiques "Bloody Words" est une fiction mettant en scène une des armes les plus terrifiantes de la CIA dans les années cinquante : Eddy Norton, un adolescent de seize ans …
S
tan Coleman, chroniqueur littéraire new-yorkais, doit réaliser l’interview d’un auteur à succès, Jim Norton. Celui-ci vit retiré, avec son épouse, à Jackson Hole, au fin fond du Wyoming. Le couple mène une existence discrète, voire secrète. L’arrivée du journaliste est donc mal venue et la rencontre est plus riche de silences que de révélations. Mais Coleman s’accroche et découvre que le mystérieux romancier a un fils de seize ans. Pas d’école ni d’amis pour cet adolescent reclus, mais des cauchemars récurrents mettant en scène soit la mort de ses parents, soit des scènes violentes dans des pays lointains.
Frédéric Marniquet (Sherlock Holmes, Buck Danny « Classic ») et Jean-Blaise Djian (Les quatre de Baker Street, Chito Grant) plongent dans les années soixante et les tensions géopolitiques dominées par la Guerre Froide. Un banal entretien avec un écrivain entraîne un journaliste sur la piste de secrets familiaux, puis de situations impliquant la C.I.A. et l’espionnage. Mais Eddy, l'enfant caché, est doté d’étranges pouvoirs psychiques, qui le rendent précieux et dangereux. Traque, meurtres, mensonges, manipulation, héros dépassé par les événements, tous les ingrédients du thriller sont subtilement disposés pour créer une accroche et une attente.
Le dessin d’Alain Paillou, qui a beaucoup publié aux regrettées éditions Emmanuel Proust, opte pour une classique ligne claire. Son trait limpide est mis au service de l’intrigue, avec simplicité et efficacité. Son travail se distingue par un cadrage subtil et un découpage qui doit beaucoup au cinéma. Sans velléité d’originalité ni d’impressionnisme, son graphisme ne bouscule aucunement le processus de lecture et tend même à se faire oublier.
Cauchemar, premier pan du diptyque Bloody Words, permet de passer un bon moment, mais n’est pas en passe de bouleverser le genre. Il lui manque une esthétique plus entreprenante et chaleureuse, ainsi qu’un souffle épique qui permettrait de mobiliser un peu plus d’adrénaline.