Info édition : Avec un "Making of" de cinq pages en fin d'album.
Résumé: 18 décembre 1947, les six membres du commando spécialement constitué pour l’« Opération Extraction » sont largués au sommet d’un des rares buildings de New York encore debout. Ils ont vingt-quatre heures pour récupérer des documents classés top secret dans le coffre-fort d’une banque de la mégapole ravagée par le feu nucléaire et un virus expérimental.
H
itler assassiné le 22 mars 1941, la réorganisation du Reich s’opère rapidement et Himmler reprend les rênes du pouvoir. La recherche nucléaire est intensifiée et les conséquences ne se font pas attendre. Du 8 mai 1945 au mois de juin, les USA sont la cible de bombes atomiques et les conséquences sont terribles notamment pour New-York qui n’est pas épargnée. La ville devient un terrain d’expérimentation idéal pour les armes chimiques. Le 7 mars 1945, la métropole est touchée par un engin dont les effets vont être étudiés neuf mois plus tard par un commando du Nouvel Ordre Teutonique héliporté sur zone. Les conséquences du virus expérimental sur les habitants sont bien plus importantes que prévu…
L’univers de Block 109 s’enrichit d’un nouveau récit tout aussi pessimiste que les précédents sur l’avenir du monde après les altérations de l’histoire imaginées par le duo Brugeas et Toulhoat. Cette fois-ci, c’est New York qui est le théâtre des pérégrinations des protagonistes, triés sur le volet, pour constituer une équipe chargée de récupérer des documents cachés dans la cité, et parallèlement, observer le résultat de l’attaque bactériologique. Assez classique, la constitution du groupe est orchestrée via des flashbacks de circonstance. Tous les stéréotypes sont présents : le chef brutal, autoritaire et haïs par les autres, le spécialiste sans qui rien n’est possible, le lâche qui se demande ce qu’il fait là, le scientifique qui tente de garder la tête froide, etc. L’émergence d’un ange destructeur - par instinct de survie - aux origines plutôt "hostiles", qui va semer le trouble dans l'équipe, apporte un brin de fraicheur et de charme dans ce monde de brutes. Mais le manque d’audace est caractéristique d’une série qui mise trop sur le contexte général au détriment du charisme des personnages et de l’intrigue très conventionnelle. Il est dommage que le lieu et les circonstances ne soient pas davantage exploités.
Le prétexte semblant être un affrontement entre des soldats d’élite du Nouvel Ordre Teutonique et les créatures nées de la contamination virale, le bain de sang qui en résulte, propice aux taches rouges inévitables au sein de ces planches en bichromie, est donc de circonstance. Graphiquement, l’unité est maintenue avec des décors assez minimalistes, des mouvements vifs et nerveux et un découpage dynamique qui pousse à la rapidité. L’atmosphère oppressante est assez bien rendue et la peur pointe à chaque coin de ruine, mais la fin est quelque peu brutale, au sens propre comme figuré, et il reste comme un sentiment d’inachevé.
Le revival de créatures hors norme au sein d’une uchronie ravira les amateurs de fantastique. Une sorte de retour aux sources après des albums plus "classiques", si jamais ce terme peut s’appliquer à Block 109. Il est évident que ce tome indépendant prend sa place dans un environnement bien plus vaste. Lorsque toutes les pièces du puzzle seront amassées, peut-être que New York 1947 prendra peut-être plus d'ampleur.
Les avis
Erik67
Le 24/11/2020 à 13:14:19
Encore une uchronie qui part du constat que l’Allemagne nazie aurait pu gagner la seconde guerre mondiale en se basant sur deux faits : l’assassinat d’Hitler lors d’un attentat en 1941 et la découverte de la bombe atomique avant les américains. Le récit va plus loin puisqu’il imagine que la Luftwaffe a largué des bombes sur le contient nord-américain. Cela paraît tout de même hautement improbable quand on pense que l’ennemi juré était la Russie soviétique.
On va nager en pleine science-fiction puisqu’un commando sera envoyé dans un New-York ravagé par un virus mortel transformant ses habitants en un genre de mutant. L’ambiance est apocalyptique et renvoie à des classiques du genre. Malgré un scénario séduisant sur le papier, les émotions ont du mal à passer. Il faudra faire preuve d'une grande maîtrise dans la compréhension de ce récit. Reste une atmosphère assez intéressante dans un univers assez singulier, il faut l'admettre.
BIBI37
Le 17/10/2011 à 22:34:03
Un grand bof!!
Certes les dessins valent le détour mais que le scénario est poussif et prévisible.
La vision ucrhonique n'est pas utilisée avec tout son potentiel. Dommage!!
5/10.
macluvboat
Le 15/10/2011 à 19:39:05
Je viens de le lire et il est vrai que l'ambiance de block 109 est toujours présente mais il devrait rester dans le format du 1er tome afin de pouvoir plus développer l'intrigue. C'est un peu bref et pas assez fouillé.
Les auteurs n'arrivent pas à renouveler le niveau de Block 109. A voir une fois tous les tomes reliés entre eux...
DixSept
Le 22/09/2011 à 21:55:35
8 mai 1945, l’Allemagne déclenche le feu nucléaire sur la cote Est des Etats-Unis et 2 ans plus tard, après que le Nouvel Ordre Teutonique ait expérimenté une arme biologique sur Manhattan, un mystérieux commando allemand progresse dans la 5ème avenue en ruine. Mais, ce qui ne devait-être qu’une simple mission d’extraction va très rapidement tourner au jeu de massacre.
Nouvelle uchronie pour le duo Brugeas/Toulhoat qui après avoir exploré - au printemps - les frondaisons de la forêt vierge africaine vient désormais hanter les décombres de la mégalopole nord-américaine.
New-York 1947 est très justement mis en scène par Vincent Brugeas et ses héros sont plus près du pathétique que de l’héroïque. Loin de faire l’apologie de la virilité guerrière, cet album illustre - à sa façon - ce que la guerre peut faire de pire que ce soit du coté des supposés vaincus ou de celui des présumés vainqueurs. Véritable « street movie » post apocalyptique, cet album nous entraine aux enfers dans un chaos effréné où se mêlent des hommes chimiquement ou viralement modifiés, des soldats perdus, des victimes des circonstances ou de la guerre et … le petit chaperon-rouge !
Parallèlement, il est difficile de dissocier le scénario de Vincent Brugeas du travail tout en puissance, en mouvements ou en ombres de Ronan Toulhoat. Mais la force de son dessin ne se s’apprécie qu’au regard des études et croquis - somme toute très classiques - du making-off : la précision est dans les décors au trait quasiment technologique… l’impression est dans les personnages au graphisme plus instinctif, privilégiant l’essence au réalisme morphologique.
Il existe une réelle complémentarité entre ces deux auteurs qui fait toute la singularité et la qualité de cet album. De la BD d’auteurs qui possède une sacrée personnalité.
http://leschroniquesdedixsept.blogspot.com/
herve26
Le 17/09/2011 à 15:56:22
Je viens de finir New York,1947, one shot qui s'inscrit dans l'univers de Block 109 et j'ai littéralement dévoré cet opus.
Le dessin de Ronan Toulhoat est toujours aussi bon, avec notamment une magnifique double page consacrée à New York dévasté.
Même si je ne suis pas un grand fan des histoires de monstres et autres mutants,j'ai trouvé le récit bien amené.
J'ai également apprecié le lien que l'on peut faire avec l'album phare, "Block 109",lien magistral qui se concrétise dans l'ultime case assez énigmatique si on ne se souvient pas du premier album,et l'utilisation d'évènements déja connus du lecteur assidu de cette série.
Pour ceux qui aimé l'univers de "Block 109", vous ne serez pas déçu par cet opus.
Un petit coup de chapeau au dessinateur qui maitrise de mieux en mieux sa matière. Au fil des albums,chaque personnage se singularise (je trouvais que dans le premier opus, les traits étaient trop similaires, mais je pinaille...)
Bref, une belle réussite, une de plus pour notre duo d'auteurs très prolifiques (D'ailleurs ils annoncent d'ores et déjà un "Ritter Germania" pour avril 2012)