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Morphir », autrement dit héros invincible, Björn se voit confier une mission délicate par le vieux roi Harald : pénétrer aux Enfers pour y retrouver le prince Sven, offert en sacrifice à la terrible reine Mamafidjar des années plus tôt. Entouré de ses amis Ketill, Svartog et Sigrid, suivi de son dragon Daphnir et armé de la mythique Tyrfing, le jeune viking se lance sur les routes du royaume chtonien où l’attendent de nombreuses péripéties.
Coédité par Casterman et L’école des loisirs, Björn le morphir adapte en bande dessinée la série de romans jeunesse éponyme, signée Thomas Lavachery. Puisant dans l’univers des sagas nordiques, l’auteur offre de suivre les aventures d’un adolescent fizzlandais qui découvre posséder les mêmes pouvoirs surhumains que quelques légendaires guerriers vikings et doit, par la suite, affronter mille périls.
Après la révélation de la vraie nature de Björn, ce deuxième volume s’attaque à ses hauts-faits en terre infernale alors qu’il recherche l’héritier du trône. En raison sans doute de la contrainte de résumer en trois tomes de soixante planches quatre livres de deux-cent-quatre-vingt pages, le récit se déroule très rapidement, voire trop. Le lecteur se retrouve donc balloté d’un lieu à l’autre, d’un danger à l’autre, sans avoir le temps de souffler, de pouvoir apprécier totalement chaque séquence ou d'apprendre à connaître les différents acteurs. Il faut attendre le court séjour des protagonistes chez les Pétchégols, en fin d’album, pour avoir droit à une vraie pause. Le dessin de Thomas Gilbert accompagne avec dynamisme cette histoire pour le moins échevelée. Si ses couleurs ne ravissent pas forcément l’œil, son trait ne manque pas d’être assez vif et expressif pour faire passer un bon moment.
Sans être grandiose, Björn le morphir constitue un divertissement relativement honnête, auquel on reprochera surtout sa surenchère d'actions nuisant à l'approfondissement des personnages.