Résumé: Après "Le don de trouble vue" et "Les comptines malfaisantes", découvrez "LE PETIT GARÇON QUI NE CROYAIT PLUS AU PERE NOEL" : tiraillé entre le Père Noël et le Croquemitaine, Billy Brouillard préservera-t-il son âme d’enfant ?
Le chat de Billy Brouillard est mort. Et même le Père Noël semble incapable de le ramener à la vie. Comment alors avoir foi en lui... surtout lorsque le jeune garçon découvre un jour, un faux costume de Père Noël, caché dans la chambre de ses parents ? « Le Père Noël » : ne serait-il qu’un subterfuge des adultes afin de discipliner les enfants crédules ? Faut-il malgré tout y croire, afin de ne pas réveiller le mystérieux et terrifiant Croquemitaine ? Vous l’apprendrez en dévorant ce 3e opus, métissage narratif entre bande dessinée, textes illustrés et bestiaire.
B
illy Brouillard est de retour et il s'est donné une mission : retrouver son fidèle compagnon, Tarzan. La tâche s’annonce ardue, mais, faisant partie de ceux qui connaissent la réalité que cachent les ombres au moment du crépuscule, Billy possède tous les éléments pour prétendre faire revenir un être cher du royaume des morts. Pas besoin de demander au Père Noël !
Après un deuxième tome quelque peu décevant, Guillaume Bianco (Sam le Repoussant, Épictète) reprend la formule qui avait tant séduit dans Le don de trouble vue. À la limite des genres, Le petit garçon qui ne croyait plus au Père Noël se lit aussi bien comme un livre de contes illustrés que comme une bande dessinée traditionnelle. L’auteur alterne les pages de BD classiques avec de petites anecdotes façon images d’Épinal, des fiches pratiques et diverses informations générales (la double planche sur la Mort est particulièrement savoureuse). Malgré la richesse et la diversité narrative, le fil du récit est maintenu tout le long de l’ouvrage. Bianco n’a pas oublié l’essentiel, raconter une histoire.
Le ton plus sombre de l’album, induit par la mort et la disparition d’un être cher, est intelligemment contrebalancé par l’humour quasi « titeufien » du héros et les remarques candides de Jeanne, la petite sœur. Sur la forme, le travail de Bianco est à comparer avec les œuvres malicieuses et absurdes du grand illustrateur anglais Edward Gorey. La noirceur et le charbon offrent suffisamment d’ombre pour dissimuler et révéler les peurs et les espoirs. Sur le fond, l’auteur, tel Roald Dahl, réussit à merveille cette plongée dans l’enfance, cette période de la vie où, grâce à l’imagination, tout est réellement possible.
Ce troisième tome rempli de surprises et de frissons fait du retour de Billy Brouillard une franche réussite.
À lire également :
La chronique du Don de trouble vue par L. Cirade.
La chronique de La malédiction des Schaklebott par D. Wesel.
La preview
Les avis
willybouze
Le 18/12/2013 à 14:03:25
Bah, j'hésite entre 4 et 5... Soyons fous, mettons le max !
Billy Brouillard a perdu son chat, Tarzan, mort au début du premier album. Depuis, il traine sa mélancolie de petit garçon de palliatif en palliatif. A la fin du premier album, il sollicite l'aide du Père Noël pour l'aider à retrouver Tarzan, à franchir les portes du royaume des ombres ou à faire revenir le chat chéri.
Mais le Père Noël est tristement prosaïque : le chat est mort, il est mort. Et ça ne convient pas à Billy qui, grâce à sa copine Léa, sorte de morte-vivante qui habite pas loin de chez lui, il va chercher et réunir les ingrédients pour aller au royaume des ombres voir Tarzan.
Cette BD, qui n'en est pas une, est une merveille de poésie cruelle, un régal d'inventivité, à tel point qu'on se demande jusqu'où on rêve et où commence la réalité. L'auteur réussit le tour de force de nous faire voyager dans l'imaginaire de Billy. Et, au contraire de Calvin et Hobbes où le lecteur redevient régulièrement un adulte qui voit Hobbes comme il est : une peluche, là, nous restons dans l'imaginaire de Billy. Et c'est sa réalité à lui que nous voyons aussi lorsqu'elle le heurte.
Malgré un côté moins positif de ce 2ème tome par rapport au premier, sa lecture est une jubilation à chaque page.
Il ne faut pas passer à côté de Billy Brouillard, c'est une lecture indispensable, roborative et qui remplit de bonheur.