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uand Maxime obtient son diplôme des Beaux-Arts, il se retrouve au chômage, coincé chez ses parents. Exaspéré par cette situation et peu enclin à se lancer dans la vie active, il se décide à voyager et opte pour le Vietnam. Il espère y retrouver le fils et la femme illégitime que son grand-père, militaire de carrière, y a laissés. Une fois là-bas, il rencontre Akiko, une petite Japonaise dont il tombe amoureux et avec qui il démarre une relation torride.
Inspirée d’un voyage de Maxime Péroz au Vietnam, Big Bang Saigon se démarque par sa fraicheur. Sans se limiter au côté exotique d’un voyage en Asie, le scénario est une histoire d’amour et de construction de soi. Le jeune Maxime part à Saigon pour s’évader mais va surtout se chercher et se développer. Une fois la belle Akiko rencontrée, le scénario se transforme en une idylle naissante qui se poursuit à longue distance. Avec une simplicité déconcertante, Hugues Barthe ( Bobby change de linge jongle entre les deux tableaux : le développement personnel et la passion. Il alterne de manière fluide entre deux pays radicalement différents, La France et le Vietnam, pour un récit positif et plein d’espoir.
Il est aidé en cela par les pinceaux de Maxime Péroz. Avec un trait simple et déceptivement naïf ainsi que des décors épurés, l’artiste va à l’essentiel. S’il dessine très bien le Kâma-Sûtra, il n’est pas en reste pour livrer des visages expressifs tout en bonhomie avec une pointe d’humour. Les scènes de sexe crues et osées ne sont pas gratuites mais témoignent du début d’une relation et accompagnent l’évolution de celle-ci. La couleur, en bichromie, est au service du récit et améliore la lisibilité en marquant la transition entre les pays : bleu froid pour la France et jaune chaleureux pour le Vietnam. Agrémenté de magnifiques croquis de Peroz lors de ses nombreux voyages, le tout est un mélange de moments drôles et de temps forts.
Trompeusement simple d’apparence, Big Bang Saigon est un récit d’aventures, de découvertes et de sensualité surprenant faisant voyager et réfléchir en même temps.
Les avis
Yovo
Le 31/03/2018 à 17:03:26
Cet album vaut seulement pour son travail graphique, notamment sur les couleurs. Sinon, les tribulations autobiographiques du dessinateur au Vietnam, ses amours et ses coucheries égocentrées sont sans intérêt ; Frédéric Boilet l’a (mieux) fait avant lui.
La recherche d’un oncle inconnu, point de départ pourtant intéressant n’est en fait qu’un prétexte. Aucune réflexion non plus sur la transition entre l’étudiant ordinaire qu'il était et l’auteur de BD qu'il deviendra. Bref, pas de scenario, juste les atermoiements un peu vains d’un post-ado immature.
La lecture est plutôt agréable mais au final, ce récit superficiel n’apporte rien, pas même les planches "carnet de voyage". Beaucoup de potentiel inexploité, dommage.