A
près Les Bidochon usent le forfait, les voilà devenus « internautes » sur le tard, avec tout ce que cela comporte comme potentiel décalage. Les classiques attendus sont de la partie : une mise en route fastidieuse, la magie des premiers mails, les facéties du moteur de recherche, les favoris du sieur Raymond et les virus liés, tous mes-nouveaux-amis-à-moi-que-j’ai, plus communément nommés spams, sans oublier une envahissante virtualité.
Avec ce couple qui lui survivra, Binet dispose d’un terrain illimité d’expérimentation. Mettez leur un objet entre les mains, contemporain si possible, vous disposez du nécessaire à réaliser une simili étude sociologique en BD ! En l’occurrence, le rapport de l’homme à l’ordinateur et plus spécifiquement au net. Et c'est ainsi que que s’installe un rapport ubuesque dans ce doux foyer, où, la « hot-line » prend vite, dans l’esprit aiguisé de Raymonde, la forme d’une chaude opératrice répondant au doux nom de …
Mais cet album souffre d’un certain retard par rapport à son époque. Certes, avec les Bidochon, c’est compris dans le lot, seulement, cet effet « réchauffé » plombe un peu la composante humour. Ainsi, la mise en contact avec Monde, qui nécessite quelques bases d'anglais, est l’objet de quiproquos amusants. Pourtant, ils ne disposent pas, par écrans interposés, de la force de ce qu’avaient fait en mode frontal Tronchet (Jean-Claude Tergal découvre les mystère du sexe) ou encore Guerse et Pichelin (Amour, sexe et bigorneaux, saison 2). Avec ce thème propice au comique de répétition, Binet s’en donne à cœur joie, et en (ab)use presque trop, un peu à la manière d’un spam. La confrontation avec le portable avait été plus aboutie, plus cocasse. Binet a déjà été plus inspiré dans un passé plus ou moins récent (L’institution et Les impondérables T.4).
Une lecture plaisante, mais au contenu assez convenu, Les Bidochon internautes manque quelque peu de folie et de tranchant.
Les avis
Cellophane
Le 23/09/2023 à 17:24:15
Les Bidochon découvrant Internet et tous ses travers, les virus, les arnaques... Cela vaut quelques très bonnes scènes, avec l’installation, la découverte… Une bonne idée aussi de matérialiser ce qu’ils voient sur l’écran dans leur salon… Après, on pourrait trouver un petit côté déjà vu (avec le portable ou les appareils esthétiques précédents) ou un côté répétitif à certaines idées, mais ça reste globalement marrant. J’aime moins l’incursion de René dans les histoires, qu’on ne sait pas d’où il arrive et dont la connaissance calme de tout inhibe le côté râleur de Raymond mais on retrouve bien le couple dans leur dispute sur l’utilité du truc ou Raymond qui irait sur des sites pornos ou discuterait avec Line… Agréable à suivre.