Info édition : Tirage numéroté et signé avec une histoire inédite tiré à 100 exemplaires.
Dos toilé
Résumé: Parfois un projet de bande dessinée nous arrive tout prêt à être édité, c'est le cas avec ce livre de Nicoby qui nous est parvenu avec ce petit mot : « C'est la fin d'année, il fait frais dans les chaumières et il serait bon de se rapprocher de la cheminée avec une bonne BD. Bon, bref, je suis sur un livre que je serai content de faire avec Jarjille, parce qu'il tourne autour du goût des bandes dessinées, ce genre de trucs qui nous rapprochent. Il s'agit de la Bibliothèque du bon Goût. C'est très subjectif, vous verrez. » Nico nous raconte ses coups de coeur, sa passion pour un dessin un découpage, un scénario ou un auteur qui l'ont marqué. C'est drôle et enrichissant et ça donne envie de découvrir les ouvrages que l'on ne connaît pas encore. Un beau cadeau pour nos vingt ans d'édition...
U
n passionné qui parle passionnément de sa passion, ça peut rapidement devenir lourdingue ou gênant. N’est-ce pas François Pignon ? Comme pour l’humour, il faut connaître son auditoire avant d’ouvrir les vannes. Vous voilà avertis.
Nicoby aime la bande dessinée, depuis toujours apparemment. Il en a même fait son métier, c’est dire. Il partage ses récits-clefs et ses auteurs de référence – un florilège en tout cas - dans La bibliothèque du bon goût, un charmant petit livre au titre parfaitement adapté. Le mécanisme est limpide : sur la page de gauche, une recréation de la couverture avec une présentation succincte de l’œuvre. À droite, une anecdote autobiographique ayant un rapport avec l’album évoqué.
Plusieurs choses sautent immédiatement aux yeux en parcourant de cette sélection : Nicoby est un vrai bédéphile (une BD, ça se relit inlassablement dans le temps), il est curieux et ne s’arrête pas à un style ou un genre en particulier. Il passe en revue et dans le désordre, des lectures d’enfance (Yohan et Pirlouit, Tintin, Astérix, etc.), des chocs adolescents (Le déclic, Le Trombone Illustré, etc.) et, plus généralement, des artistes qui ont profondément marqué son existence (Baudoin, M.-A. Mathieu, Cosey, Ware, Larcenet, etc.). Il glisse aussi quelques noms moins connus (Tofépi, De Thuin ou Navarro), démontrant ainsi l’étendue de ses intérêts. Mais, surtout, il n’essaye pas de convaincre. Il le sait bien, rien n’est plus barbant que les leçons pontifiantes. D’ailleurs, ses tentatives pour rallier sa femme ou ses enfants à ses lectures se soldent habituellement par une indifférence polie. À la place, il se limite à présenter ses choix en soulignant comment ceux-ci se sont imposés à lui : un souvenir heureux, une émotion ou le simple plaisir.
La bibliothèque du bon goût est un ouvrage de niche, c’est entendu. Cependant, il serait bête de le réserver qu’aux seuls «spécialistes». Le style sympathique et l’humour omniprésent le rendent très facile d’accès. De plus, la diversité de son contenu fait que n’importe qui pourra y dégotter une histoire pertinente ou un artiste nouveau à découvrir.