Le 03/12/2025 à 10:38:24
Après une découverte très enthousiaste de ce grand ancien du manga (et inachevé) on continue sur un volume trois qui termine les deux derniers chapitres de l’Age d’or avant d’enchainer sur l’irruption du fantastique avec l’affrontement contre le monstrueux Nosferatu Zodd qui confirme l’exceptionnelle maitrise narrative de Miura. J’insiste sur ce point car les visuels parfois un peu datés et inégaux dans le temps passé par le mangaka (on passe de certaines planches franchement banales à des doubles pages de bataille d’une incroyable finesse qui expliquent les rumeurs de décès par épuisement de l’auteur) peuvent dissuader de tenter l’aventure. Et c’est bien la construction très sophistiquée en aller-retour temporels qui justifie le statut du manga. Ainsi on court arcs après arcs après la résolution qui amènera l’état extrême des deux protagonistes Guts et Griffith laissés au début du manga. L’élégant Age d’or laisse la place à des passages plus posés dans les couloirs des palais où les mercenaires de Griffith sont cantonnés. Se développe alors l’ambition du commandant et l’approfondissement d’une relation intime entre les deux personnages, que l’auteur parvient à rendre très subtile et progressive. Les personnages féminins restent les plus manichéens même si le genre du manga permet de rendre cela plus crédible par un monde violent et masculiniste à l’extrême. Le volume se clôture par l’arc détaillant la jeune Casca dans un triangle amoureux que l’on devine avec les deux mâles alpha du groupe. Si les combats les personnages restent très bourrins, le déroulé est étonnamment évocateur, laissant le lecteur deviner les intentions par un regard, une formule. On déroule ainsi les pages avec envie, le rythme ne baissant pas et chaque évènement étant relié à d’autres pour la construction minutieuse d’une toile où rien n’est laissé au hasard. Suffisamment pour maintenir en haleine jusqu’à la sortie du prochain volume de l’intégrale, pour février. De quoi laisser le temps de savourer avec amour les planches et l’écrin royal dont on ne se lasse pas. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2025/11/28/berserk-edition-prestige-3/BDGest 2014 - Tous droits réservés