Le 08/03/2025 à 08:23:14
Pour la petite histoire, j'ai rencontré dans une équipe composée d'une trentaine de membres au moins, un jeune collègue qui vient d'être embauché et qui s'intéresse à la BD. Or, c'est bien la première fois en 30 ans que j'ai fait une telle connaissance tant dans mon milieu, c'est considéré parfois comme un art mineur avec une déconsidération qui frise le ridicule mais c'est lié surtout à la méconnaissance. Il a eu la gentillesse de prêter cet ouvrage que je ne connaissais pas et que j'ai totalement découvert. Nous nous situons dans la chaleureuse ville de Woodbrook, le genre de bourgade américaine où tout le monde se connaît et où il fait bon vivre. Il est question d'un tueur en série qui va sévir et qui va mettre en péril la vie de notre principale protagoniste Samantha. J'ai véritablement adoré cette ambiance totalement submersible et totalement à contre-courant. Je m'explique. Il y a un graphisme totalement enfantin pour une œuvre résolument adulte sur un sujet plutôt sombre et difficile. On ne s'y attend pas et c'est vraiment choquant quand on s'aperçoit de la terrible réalité dans le milieu des tueurs en série. J'ai adoré ce contraste graphique qui peut perturber mais également attirer. Que dire de ces personnages anthropomorphes qui ont l'air si inoffensif ? On aurait presque envie d'embrasser Winnie l'Ourson mais bon, il ne faut jamais, au grand jamais, se fier aux apparences ! Par exemple, la délicieuse Samantha qui est une ours placide cache en réalité un sombre secret. N'a-t-on jamais entendu après un horrible massacre que l'assassin était un « charmant garçon » apprécié de tous dans le quartier et qui saluait tout son monde ? Dans ces moments-là, je pense toujours à mon voisin sans vouloir succomber à la psychose. Oui, on ne sait jamais ! Cela va se compliquer après la psychose introduit par un mystérieux tueur en série qui sévit. Il est vrai que l'assassinat de Peggy la cochonne est presque un moment assez jubilatoire. Il y a un côté forcément assez malsain mais rien n'est anodin pour nous présenter ce que le gentil monde peut regorger. Cela me rappelle un peu la série culte « Desperate Housewife ». La grande force de l'auteur est d'avoir réussi à rendre sympathique un être finalement ignoble afin de mieux nous faire ressentir le drame qui finit forcément par le toucher. Voilà une œuvre assez spectaculaire dans son traitement que je ne peux que conseiller. Evidemment, les âmes très sensibles devront s'abstenir car cela ne fera pas dans la dentelle ! C'est un thriller anthropomorphique qui risque fort de rentrer dans les annales. Pour moi, c'est certainement l'une des meilleures découvertes de l'année. Merci à toi Antoine car c'est un véritable coup de cœur !Le 16/02/2025 à 11:10:45
Un comics d’un autre genre, qui vaut surtout pour son ambiance subversive et complètement décalée. Les illustrations délicates de Patrick Horvath pourraient presque rappeler « La famille souris » du regretté Kazuo Iwamura. Il nous transporte vers un monde d’animaux anthropomorphes d’apparence innocente, dans le décor bucolique de Woodbrook, une de ces petites villes typiquement américaines où il fait bon vivre. C’est là qu’habite Samantha, une ourse placide et sans histoire, appréciée de tous. Sauf que la gentille commerçante qu’ils croient connaitre est en fait une redoutable psychopathe, qui assassine méthodiquement des gens de la ville voisine depuis des années. Tout aurait d’ailleurs pu continuer tranquillement comme cela si un mystérieux tueur n’avait pas commencé à semer la psychose dans les foyers, contrariant dangereusement la routine morbide de Sam… Il ne s’agit nullement d’une parodie mais d’un vrai bon scenario de genre. Peut-être un poil trop classique, mais plutôt malin, qui se lit avec un plaisir jubilatoire. « Beneath the trees where nobody sees » est une œuvre inclassable, au parfum de BD culte. Un croisement sulfureux entre Dexter et Petit Ours Brun, édité avec le plus grand soin par Ankama (dos toilé, couverture en relief, signet). A lire absolument.BDGest 2014 - Tous droits réservés