Résumé: On dit des récits historiques qu'ils sont davantage un reflet de l'époque à laquelle ils sont écrits que de celle qu'il dépeignent. Bellicus n'échappe pas à cette règle. Nous sommes de nos jours à l'aube du troisième millénaire, mais aussi déjà au crépuscule de l'Anthropocène à peine commencée. Malgré les nombreuses avancées technologiques et scientifiques opérées depuis les temps lointains ou nos ancêtres hominidés foulaient la terre en quête de subsistance, la société humaine a certes gagné en confort, en puissance et en complexité, mais Homo Sapiens est resté très proche de ce qu'il était alors, mû par les mêmes aspirations et motivations à travers les âges. Bellicus, c'est l'Odyssée forcée de deux jeunes hominidés préhistoriques peu épargnés par l'existence, aux idées et comportements radicalement opposés. Raoul, l'artiste pacifique mais misanthrope qui ne demande rien d'autre sinon qu'on lui foute la paix, et Koska, la chasseuse irascible et batailleuse, pour qui l'honneur de la tribu passe avant tout. A travers une quête de vengeance qui les lie dans une union sacrée et les force à partir à la rencontre de nombreuses sociétés très différentes de la leur, l'histoire dresse un portrait d'une humanité déjà divisée, imparfaite et aux nombreux travers : Xénophobie, fanatisme, racisme, misogynie, cupidité ou encore guerre et intolérance, Raoul et Koska, sous l'oeil ébahi de la " chose grise ", un zoologue venu des étoiles, vont expérimenter tout ce que notre espèce a de problématique, pour enfin se découvrir eux-mêmes. A travers cette saga d'aventure, Bellicus se veut un portrait de la société humaine contemporaine, qui au cours des millénaires n'a que très peu appris de ses erreurs.
C'est bien connu une des façons d'apporter une critique du monde dans lequel nous vivons est soit de parler de l'étranger soit de changer la référence temporelle. C'est ce que font les auteurs dans ce livre. Ils nous transposent dans un monde préhistorique pour parler de notre époque. Les deux héros voyagent dans leur monde et rencontrent différents peuples qui tous sont caricaturaux (les croyants, les guerriers, les sexistes, les mercantilistes...) et chacun met en évidence un travers de l'humanité, et donc, transposable à notre époque.
Sur l'idée pourquoi pas. Le dessin ne m'a pas choqué outre mesure même si le style graphique souvent peu fouillé peu paraitre grossier. Mais ce qui m' a le plus gênè c'est le texte et sa vulgarité permanente. Il n'est pas écrit. Il est vrai que ce sont exclusivement des dialogues mais cela ne m'apparait pas comme une raison suffisante. Quant à la chute, il faut pardonner, il est souvent difficile de terminer une histoire qui n'en pas nécessairement une.
L'avantage cela se lit vite, moins de 2 heures les 270 pages. Inconvénients ça coute quand même 26€ et cela ne laisse pas de traces dans la mémoire.