Info édition : Pas de date d'impression.
Dépôt légal : D/2021/14.329/3
Inclut un journal de bord de 15 pages.
Résumé: Un vieux baleinier réaménagé pour une mission d'exploration extrême, en Antarctique. Un équipage démotivé, dubitatif quant à l'issue de l'expédition. Un Commandant intègre et deux explorateurs qui ne savent pas encore q'uils sont destinés à devenir des légendes. Nous sommes en 1897. Jean Jansen na rien à voir avec cette histoire, mais il se retrouve à bord et devra faire un bout de chemin avec cet équipage. En cherchant le chemin du retour, il trouvera le véritable sens de sa vie.
Toni Bruno crée un récit de fiction au cœur dune histoire réelle, celle de l'Expédition Belge en Antarctique d'Adrien de Gerlache, devenue légendaire.
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897, port d’Ostende (selon Wikipédia, ce serait Anvers). La Belgica, un rafiot en mauvais état, s’apprête à appareiller pour une expédition en Antarctique. L’équipage l’ignore, mais il restera prisonnier des glaces pendant un long hiver. L’épreuve a été documentée et contribue à l’étude des comportements humains dans des conditions extrêmes. Voilà la grande histoire, celle qui se trouve dans les livres. Toni Bruno s’intéresse davantage à l’anecdote, à savoir Jean, un mystérieux passager clandestin. Il a imaginé l’aventure d’un manutentionnaire dont la vie est d’une banalité exemplaire. Par un concours de circonstances, il se cache sur le bateau, avant de se réveiller au large, abandonnant involontairement sa femme. Elle aura peu de nouvelles de son homme, sinon à travers les télégrammes reçus par la Société royale belge de géographie, commanditaire de l’équipée. En sous-texte du périple se lit une quête intérieure.
Il se passe peu de choses dans cet album. Le récit s’avère lent, presque contemplatif. Le quotidien se constitue de petits faits, souvent banals, de rapports de force, de tensions, de chiens à apprivoiser et de la difficulté de communiquer avec les collègues norvégiens. Rien d’extraordinaire ; l’éloignement et le sentiment de l’océan infini font cependant leur œuvre et, imperceptiblement, le matelot change. La narration se déplace régulièrement sur la côte du plat pays, où une tenancière s’inquiète de la disparition de son mari. Dans le microcosme constitué des clients fréquentant son auberge, le climat est étrangement similaire à celui régnant sur le navire.
L’artiste transpose le scénario en images à l‘aide d’un trait généralement anguleux, respectant ainsi l’esprit d’un monde rude et carré. Les larges plans embrassant les ondulations de la mer se font plutôt rares ; du reste, là n’est pas l’intention de l’entreprise. Le dessinateur reproduit surtout des visages, celui du héros, puis ceux de ses compagnons. Un choix judicieux puisque ce sont avant tout les gens et les émotions qui se révèlent au cœur de ce projet.
Le hasard a mis dans les mains de l’illustrateur une bouteille d’encre centenaire dont il s’est servi pour poser une couche de lavis sur son travail. L’ajout des gris apparaît un peu rustique, partout transparait l’ombre des traces de bulles. Il aurait pu facilement les gommer avec Photoshop ; il a choisi de les conserver donnant ainsi à ses vignettes un cachet particulier. Au final, les planches ont l’allure d’un document ayant subi les intempéries.
La Belgica se déclinera en deux actes. Le premier, Le chant de la sirène, offre une conclusion satisfaisante au bédéphile qui pourrait, à la limite, ne pas prendre connaissance de la suite, laquelle présentera vraisemblablement la survie des scientifiques et des marins dans leur voilier immobilisé par les glaces.
Les avis
amphipat
Le 07/10/2021 à 13:37:25
Cette BD a été publiée au départ en italien, et a donc été traduite. Il est dommage que les documents mis en annexe soient restés en partie en italien, comme la reproduction de la couverture du 'journal de bord' du commandant A. de Gerlache. Ayant travaillé en Antarctique et connaissant le petit-fils dudit commandant, Je poste en image supplémentaire la couverture du journal originel (en français)