C
omme à chaque rentrée, les clubs périscolaires recrutent de nouveaux membres. Makoto Takebayashi est assaillie au même titre que les autres jusqu'à l'irruption de Yô Bido, président du très sélect « Club de Beauté ». Celui-ci l'oblige à intégrer son groupe, malgré ses réticences. Être entourée de beaux garçons ne met pas Makoto à l'aise... elle y est allergique depuis son enfance ! Pourtant, la lycéenne n'est pas insensible au charme rude de Mushu, le frère très sauvage de Yô. Mais comment se déclarer alors qu'elle est incapable de le regarder en face sans vomir ?
Une phobie des beaux minois... voilà une drôle de base pour un shojo ! D'autant plus que ce genre de BD pour adolescentes joue énormément sur la présence et la prestance d'une gente masculine toujours plus séduisante. Que les lectrices ne s'inquiètent pas pour autant. Il n'y a rien – ou personne – de hideux dans ce premier tome de Beauty. Au contraire, Aya Oda y déploie la galerie de garçons kawaï de rigueur. En fait, l'allergie de l'héroïne n'est qu'un (bête) prétexte pour rehausser un peu ses péripéties et atermoiements sentimentaux et pour agrémenter l'incontournable triangle amoureux qui se forme entre elle, Mushu et Yô.
Cette inévitable ronde des coeurs va de paire avec une absence de surprise quant au déroulement d'une intrigue assez mince. Les plus averties ou les plus blasées subodorent déjà la suite, lorsque l'auteur rappelle que le traumatisme de Makoto est dû à un trop beau garçon connu dans son enfance. Aussi sympathiques qu'ils soient, les protagonistes s'avèrent stéréotypés, du beau gosse un rien frimeur au ténébreux fleur bleue, en passant par le petit gars mignon – les deux adjectifs semblent inséparables – et l'ex-fiancée de jeunesse plutôt sexy. Côté dessin, rien d'extraordinaire non plus. Le trait d'Aya Oda est typique du shojo et use de tous les ingrédients qui ont fait recette, en particulier les trames fleuries ou scintillantes, sans pour autant y ajouter une marque distinctive.
Beauty annonce une bluette classique, voire banale, mais qui se lit sans faim et divertit suffisamment.