Résumé: Ce n'est pas par hasard que Laaa Tigre a convaincu son amie Lady Zaaa de venir emménager dans ce coin perdu du Sud des États-Unis. Ce n'est pas non plus la providence qui maintient le Commodore Destranville au sommet de la chaîne alimentaire. Et autant se dire tout de suite que la chance ne suffira pas à Radio Earl, qui ne chante plus, pour retrouver l'enfant que les Chevaliers de Louisiane lui ont volés. Les choses ne changent pas par magie. Ça, Rosa Lee Leadbetter le sait. En soufflant la cervelle du pasteur Riley, elle a troué les nuages qui hantaient sa tête. Un coup de feu a fait l'éclaircie. Pour elle c'est clair : la seule couleur c'est le blues. La couleur de la nuit. Des ecchymoses de l'âme. Et du ciel au-dessus des nuages. Blues is the new black. Blues Panthers !
Tout ce qui touche à La Louisiane et NOLA m’attirent notamment sur un plan musical et pour la créativité et le brassage culturel fantastique de cette terre si peu épargnée pourtant par l’abandon politique, l’exploitation pétrolière et sa pollution, la mafia et sa drogue, quand ce n’est pas les cyclones. Cette BD met en valeur intelligemment les vertus de cette créolité (car elles viennent bien d’elle) sans en faire des tonnes et avec une vision moderne et actuelle. Cette BD allie à la fois un scénario consistant qui tient la marée (c’est la normale dans les bayous) et ce dessin + couleurs de NEYEF dont j’ai toujours été fan. C’est dynamique et très cinématographique (super angles de vue) et il sait à la fois allier et dessiner les états de grâce et la violence (assez dominante, certes), le carisme et les abominations. Bref, c’est dense sans oublier l’aspect instructif de ce fil conducteur de la créolité. Bravo aux deux artistes avec tous mes encouragements pour garder ce cap qualitatif.