Résumé: Baybars, ce gueux, ce malfrat, sera-t-il l'homme providentiel qui sauvera la dynastie de Saladin ? Le Cadi, le grand juge de la Cour, va chercher par tous les moyens à barrer l'accès au trône à cet esclave méprisé de tous.
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i>Baybars est l'adaptation en bande dessinée d'une épopée arabe en soixante volumes qui raconte comment un simple esclave, autrefois moribond et méprisé, devint roi d'Égypte. Un récit fait de complots, de destins qui s'accomplissent, de personnalités qui se révèlent... et bien sûr des décors sublimes d'un Orient qui n'a pas fini de fasciner. La mise en bouche est d'ailleurs alléchante, dès une couverture où le mystère et le danger planent véritablement sur la ville et ses habitants. Tout au long de l'album, le graphisme ne démentira pas cette impression et, dans un style proche de ce qu'on a un jour appelé la nouvelle vague, Eddy Vaccaro livre une prestation de qualité : trait fin, couleurs lumineuses, bon rendu du mouvement, etc.
Au niveau du scénario signé Tarek, le verdict sera hélas plus sévère. La magie n'opère pas et plusieurs éléments sont à mettre en cause. Il y a d'abord la fâcheuse impression que des coupes nettes ont été faites dans l'histoire de base : les différentes scènes se succèdent, parfois sans lien apparent, à un rythme saccadé qui ne favorise pas la facilité de lecture. Ensuite, que ce soit pas leurs discours ou leurs attitudes, les personnages ne portent pas une action qui finit par lasser. Enfin, à force de faux rebondissements, la tension retombe et il ne reste plus qu'un manque d'intérêt certain pour le sort de personnages dont on a bien du mal à se souvenir une fois la lecture achevée.
Au-delà d'une présentation soignée et d'un dessin séduisant, Baybars manque de souffle et de profondeur. L'auteur de Sir Arthur Benton devra se montrer plus inspiré par la suite pour donner vie à sa nouvelle trilogie.