Le 05/03/2020 à 08:09:32
Dans ce second volet de la trilogie "Mon nom est...", Batman compose son propre escadron suicide et se lance à l’assaut de l’île de Santa Prisca où Bane s’est retranché en compagnie du Psycho Pirate. S’il s’agit, au fond, d’un tome entièrement tourné vers l’action, c’est aussi, à l’inverse, un tome qui voit naître le récit de la relation au long cours entre Batman et Catwoman destinée à culminer au cinquantième numéro (Batman 2016, #9-15). Après avoir sauté le crossover "Night of the Monster Men" (Batman : La Nuit des Monstres, en VF), débute la composition de cet escadron suicide relativement anecdotique (il n’existe d’ailleurs que pour faire écho à la tentative de suicide évoquée plus tard dans l’album). Seule Catwoman a un réel intérêt dans cette histoire tandis que Poli et Chinelle sont agaçants au possible. Le plus intéressant dans ce T2 – pour peu que l’on lise des comics avec un regard d’adulte –, c’est en premier lieu l’enfance comparée de Batman et de Bane, le véritable antagoniste de cette première partie de run : tous deux se sont retrouvés brisés et enfermés, tous deux devront s’en sortir pour redécouvrir ce qu’ils sont aujourd’hui. Et puis, il y a cette relation naissante entre Batman et Catwoman remarquablement bien écrite dans les épisodes 10 et 12 (sous forme épistolaire) et dans les deux épisodes sur les toits de Gotham (illustrés par Mitch Gerads). Ils décrivent une introspection mélancolique et juste et une relation tout en finesse entre deux personnages qui se connaissent par cœur et qui n’ont pas besoin de beaucoup de mots pour se comprendre. Certains trouveront sans doute naïfs, voire exaspérants à la longue, ces échanges répétitifs entre "Bat" et "Cat". Je trouve au contraire que Tom King écrit là une relation amoureuse sensible, moderne et de long terme et qui, surtout, sert son schéma d’ensemble ; beaucoup plus réaliste en tout cas qu’un baiser anecdotique comme on le rencontre trop souvent dans les comics. Publication bimensuelle oblige, la partie graphique est désormais assurée par Mikel Janin qui prend le relais de David Finch. Le dessin est moins typé "comics super-héros" et plus nuancé dans ses couleurs et c’est tant mieux. Et l’astuce graphique consistant à dessiner plusieurs scènes successives en une même grande case est bien utilisée.BDGest 2014 - Tous droits réservés