Info édition : Contient Batman - One Bad Day: The Riddler (2022).
Noté "Première édition".
Résumé: Un homme vient d'être tué en plein jour. Et son cadavre porte la marque du Sphinx. Mais les raisons du crime ne semblent pas être claires... En revanche, le modus operandi du criminel implique comme toujours de nombreuses énigmes pour retracer sa piste. Et les règles du jeu sont strictes. Batman devra mettre tout son talent de détective au service de ce nouveau jeu de piste pour comprendre les véritables motivations du meurtrier.
C
e lundi-là, John Oates change quelque peu ses habitudes. Il sort plus tôt du travail pour emmener sa fille à l’entrainement et commande un VTC plutôt que de prendre le métro. Alors qu’il attend sa voiture, un homme s’avance derrière lui. Une balle dans la tête. De sang-froid, sans la moindre hésitation. La scène est intégralement filmée par les caméras de vidéo-surveillance installées à travers Gotham City. Et l’assassin le sait. Le plus calmement du monde, il laisse tomber son arme, s’approche de l’objectif… et sourit.
Le Sphinx inaugure la nouvelle série Batman – One Bad Day d’Urban Comics. Le concept proposé est assez simple : une équipe différente s’attèle à narrer une histoire originale centrée sur l’un des ennemis de Batman. Le format repose sur le principe du récit court, tant par la pagination que par le temps de l’action (d’où le titre : un mauvais jour…). Une idée séduisante sans être révolutionnaire. À peu de choses près, c’est ce qu’offraient Alan Moore et Brian Bolland en signant, il y a déjà trente-cinq ans, une histoire autour du Joker, très largement devenue culte depuis : Killing Joke.
Tom King (Supergirl : Woman of Tomorrow, Strange Adventures, Rorschach) et Mitch Gerads (Mister Miracle, Sheriff of Babylon, Batman Rebirth) ont donc décidé de s’attaquer à Nygma. Le duo, qui a l’habitude de travailler ensemble, entremêle deux lignes de temps. La première, de nos jours, dépeint un Sphinx jusqu’au-boutiste. D’ordinaire si enclin à jouer avec les détectives pour se faire attraper, il paraît ici décidé à accumuler les meurtres. La seconde, en flashback, expose la jeunesse - contrariée, nécessairement - d’Edward Nashton. Un garçon travailleur, à l’intelligence remarquable et qui, peu à peu, laissera place à un criminel mystérieux. Le récit semble, de prime abord, reléguer le chevalier noir au second rang. À bien y regarder, les questionnements du super-héros quant à la meilleure solution pour stopper son adversaire sont pourtant au cœur du sujet.
Le rythme parfaitement maîtrisé et l’ambiance pesante créée notamment par le travail du dessinateur font de ce récit une franche réussite et un véritable page-turner. Les auteurs livrent une intrigue à la hauteur de ce super-vilain régulièrement aperçu mais rarement au centre du jeu. De quoi attendre patiemment l’arrivée de ce côté de l’Atlantique de la mini-série The Riddler: Year One, en cours aux États-Unis.
Avec un opus inaugural dédié au Sphinx particulièrement convaincant comme tête de gondole, Batman – One Bad Day démarre sous les meilleurs auspices. Reste à espérer que les volumes suivants seront d’aussi bonne qualité.
Les avis
sebastien01
Le 07/06/2025 à 18:45:51
La série Batman : One Bad Day réécrit les origines de huit des principaux adversaires de Batman et, en particulier, le jour où ces derniers ont basculé dans le crime. En seulement une soixantaine de pages, le concept se calque dans l’esprit de son illustre prédécesseur Batman : The Killing Joke, par Alan Moore et Brian Bolland, dans lequel le Joker prononçait cette phrase en anglais : "All it takes is one bad day to reduce the sanest man alive to lunacy".
Chaque album est réalisé par un duo d’auteurs différent et c’est avec un plaisir certain que je retrouve pour ce premier volume Tom King et Mitch Gerads, déjà rencontrés à plusieurs reprises sur les titres Sheriff of Babylon, Mister Miracle ou, plus récemment, Strange Adventures. En un mot, j’ai adoré ce premier album consacré au Sphinx. Tant l’enquête, sans véritable indice et plutôt bavarde, concoctée par le scénariste que le trait posé, régulier et la grande attention portée à la mise en page, du dessinateur.
Quelques libertés me paraissent toutefois prises ici avec le concept "One Bad Day" puisqu'environ la moitié de l'histoire se déroule sous forme de flash-back. Ce n’est donc pas en une journée mais bien à force d’humiliations répétées de la part de son père et proviseur que l’on apprend comment un gamin surdoué – Edward Tierney – est devenu le criminel que l’on connait. Aussi, je n'ai pas été véritablement convaincu par la justification criminelle alambiquée du Sphinx et la menace qu'il ferait peser sur ses gardes me rappelle curieusement le procédé déjà utilisé par King en 2017 dans Batman #25.
Ekho
Le 04/11/2024 à 11:11:46
Cette nouvelle exploration de la psyché d’Edward Nygma alias le Sphinx nous plonge dans une Gotham en proie aux tourments, où Batman doit faire face à un Nygma plus imprévisible et meurtrier que jamais. Tom King, avec son écriture en deux temporalités, révèle les origines troublées de ce personnage emblématique, tandis que Mitch Gerads instaure une ambiance oppressante grâce à des choix graphiques audacieux. À lire absolument pour les fans du Chevalier Noir !
Ma critique complète :
https://www.alphabulle.fr/le-sphinx-et-sil-etait-lui-meme-une-enigme/
Eotran
Le 12/10/2023 à 18:46:45
Un one shot qui se concentre E. Nigma.
Les auteurs nous dévoilent une partie de l'histoire du Sphinx avant qu'il ne bascule dans sa folie mortifére.
Les graphismes sont élégants et convainquants et le scénario est plutôt intéressant.
On pourra néanmoins reprocher une fin suggérée qui laisse place à beaucoup d'interprétation. Et si la situation semblait inextricable, notre sombre héros règle tout en quelques cases.
Malgré tout ça, le plaisir de lecture est bien présent.