Résumé: Gotham City est en passe d'instaurer la loi martiale ! Bien malgré lui, Batman a fait le jeu de l'Épouvantail qui, après un an de préparation, a déclenché une attaque coordonnée sur Gotham City en manipulant Simon Saint et Peacekeeper-01. Mais d'autres forces sont à l'oeuvre avec l'émergence d'un Anti-Oracle qui diffuse des fake news sur tous les canaux et appelle les habitants de Gotham à céder à la terreur et à la violence dans les rues de la ville ! Contenu vo : Batman Secret Files - Miracle Molly #1, Batman - Fear State - Alpha #1, Batman #112, Batman Secret Files - Peacekeeper-01 #1, Batman #113, Nightwing #84, Batman #114.
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otham vit sous un régime de loi quasi martiale. Pour faire régner l’ordre, son maire, Christopher Nakano, tourne le dos aux justiciers autoproclamés qu’il juge hors-la-loi. Il met en place ses propres paladins équipés par Saint Industries. La ville en aura besoin puisque l’Épouvantail y sème la terreur. Jonathan Crane est persuadé que depuis des millénaires la société a réalisé ses plus grands progrès lorsqu’elle a voulu repousser la peur. Afin d’inviter le monde à se surpasser, il utilise des implants subliminaux provoquant la frayeur. Batman, dont le décès a été révélé prématurément, est particulièrement affecté par cette arme psychique.
Les albums du Chevalier noir sont souvent conçus comme une compilation de chapitres provenant de séries diverses. Il arrive que l’alchimie soit au rendez-vous, mais malheureusement pas toujours. Batman Tome 2 État de terreur 1re partie propose tout de même de jolies choses alors que l’homme chauve-souris semble démuni et vulnérable. Aussi, une nouvelle venue, Miracle Molly, une jeune femme sans histoire, convertie à l’action politique radicale, s’annonce intéressante. Par ailleurs, le scénariste fait écho à des enjeux actuels, notamment l’impact des fausses nouvelles diffusées sur les réseaux sociaux, le contrôle de l’information par les états totalitaires et le piratage informatique.
Il y a également une dose de n’importe quoi dans ce livre, par exemple Poison Ivy et quelques comparses vivant dans Eden, une forêt nichée dans les profondeurs de la métropole. Ou encore un long aparté sur l’enfance du Peacekeeper qui n’apportent pas grand-chose à la narration. Idem pour les pages consacrées à Nightwing. Au final, le projet de James Tynion IV ressemble à une courtepointe. Le montage est bien fait et le lecteur s’y retrouve sans mal ; il se demande cependant si les segments sont tous indispensables.
Les illustrations souffrent du même manque d’homogénéité et le passage d’un artiste à l’autre est parfois brutal. Ainsi, Jorge Jimenez dessine trois chapitres d’un trait réaliste, alors que le travail de Joshua Hixson et de Dani repose sur un coup de pinceau relâché, les aplats de ce dernier sont au demeurant très réussis. L’aficionado ne sera toutefois pas dépaysé, comme à l’habitude, les constructions de planches sont sophistiquées et les prises de vue spectaculaires se multiplient.
Un album pour les amateurs purs et durs ayant compris que ce recueil est le premier jalon de l’arc Infinite (décliné en douze séries), mais qu’il fait suite à Joker War, lequel conclut DC Rebirth.
Les avis
sebastien01
Le 06/09/2025 à 18:48:52
Ce deuxième volume est indissociable du troisième puisqu’ils forment ensemble l’évènement "État de terreur" (Fear State, en VO). Au vu des trois seuls épisodes de la série régulière Batman présents au sommaire, on imagine à raison que l’intrigue ne progressera que très peu. Ainsi, plusieurs séries relatives à la Bat-family – au premier rang desquelles celle consacrée à Nightwing – viennent grossir l’album et raconter les conséquences de la dispersion de la toxine de l’Épouvantail sur nos super-héros et la ville de Gotham (Batman 2016, #112-114, Nightwing 2016, #84, Batman: Fear State Alpha #1 et Batman: Secret Files - Miracle Molly #1 et Peacekeeper-01 #1).
Ce deuxième tome développe essentiellement les à-côtés de l’intrigue et le passé de ses nouveaux protagonistes tels Miracle Molly et Sean Mahoney avant qu’il ne devienne Peacekeeper-01 (des épisodes d’ailleurs joliment illustrés respectivement par Dani et Joshua Hixson).
Ce n’est ni totalement inutile ni rigoureusement indispensable, tout juste s’agit-il d’un Batman très classique. Après tout, n’est-ce pas ce qui est demandé à son auteur ? Je suis peut-être trop vieux désormais pour encore m’émerveiller en lisant du Batman mais j’attendais mieux de ce run. Une fois encore, James Tynion IV monte en épingle les justifications simplistes de Jonathan Crane, alors adolescent, quand son propre scénario s’achève sur une confrontation téléphonée entre le Chevalier noir et un nouveau super-soldat habilement baptisé Peacekeeper-X (à qui l’on a en plus donné un costume noir pour montrer qu’il était plus badass que le précédent).