Résumé: Il existe à Gotham City une étrange tour, d'où résonnent les voix des vivants et des morts. La police est en alerte et encercle l'immeuble, et la tension n'en finit de monter : un officier a déjà perdu la vie, et un autre est retenu en otage à l'intérieur. Une émeute semble inévitable... à moins que Batman ne parvienne à s'infiltrer dans le bâtiment pour sauver l'officier de police disparu. Mais le Chevalier Noir découvre vite que les habitants de la tour suivent les ordres d'une voix unique et étrangement familière qui parcourt les étages... et cette voix ne s'arrêtera pas avant d'avoir eu du sang.
À
Gotham City, le fossé est toujours plus grand entre la classe fortunée et la misère qui s’accumule dans les rues de certains quartiers. Un vent de révolte souffle de plus en plus sur la ville. Lorsque les résidents des tours Bledin ont appris que celles-ci devaient être prochainement détruites, ils se sont rebellés. Pas question de partir, il faudra les déloger de force. L’occupation illégale a rapidement pris un tournant très sérieux. Un officier de police est mort et vient d’être jeté par une fenêtre. Sa coéquipière est retenue en otage. Arrivé sur place, Batman s’introduit dans les lieux et se retrouve confronté à une forteresse labyrinthique.
Comme il est agréable de lire un Batman qui revient aux fondamentaux du personnage. Polar bien ficelé dans lequel le chevalier noir réfléchit avant de bastonner et endosse le costume d’enquêteur qui lui va si bien, Batman Dark Patterns renoue avec ce qui fut pendant longtemps le canevas habituel des aventures du justicier. Dans cet immeuble en décrépitude, une étrange voix résonne à chaque étage, omnisciente sur les activités humaines qui se déroulent au sein du bâtiment. Batman est seul, livré à lui-même, luttant pour ne pas sombrer dans la folie. Dans ses recherches, il ne peut compter que sur le soutien à distance de l’infatigable Jim Gordon et du médecin légiste Sereika, personnage inédit inauguré avec le premier opus de la série. Rapidement, le super-vilain derrière ce petit jeu de massacre est révélé : le Ventriloque.
La mise en scène concoctée par Hayden Sherman (dessin) et Tríona Farrell (couleurs) est aux petits oignons, dynamique et immersive. Le lecteur est ainsi tenu en haleine de bout en bout et parvient au dénouement final sans avoir vu le temps passer. C’est d’ailleurs l’un des autres atouts de l’album. Contrairement à certains comics dont l’intrigue traîne en longueur sur d’innombrables épisodes, le récit est ici concis mais percutant, ramassé sur trois chapitres pour offrir, en moins de quatre-vingt planches, une histoire complète et bien amenée.
Deuxième tome (sur trois prévus) réussi, La tour aux mille voix est un excellent divertissement.