Le 13/12/2025 à 19:00:10
Exécuté par Failsafe et laissé pour mort en guise de cliffhanger au tome précédent, Batman n’est évidemment pas passé à trépas mais inexplicablement expédié dans un autre univers. À Gotham certes mais dans une version alternative privée de justicier. Autant le dire d’entrée de jeu, je n’ai aimé ni la proposition scénaristique de Chip Zdarsky, ni le dessin qui l’accompagne. Le dernier épisode suffit toutefois, à lui seul, à rehausser d’une étoile la note de ce deuxième tome (Batman 2016, #131-135). Tout d’abord, lorsque l’on sort d’un premier tome superbement illustré par Jorge Jiménez, on peut légitimement avoir un peu de mal à poursuivre la lecture avec le dessin de Mike Hawthorne franchement pas au même niveau. À ce dessin déjà pas fameux, s’ajoute ici la pirouette scénaristique du multivers utilisée à tout bout de champ, en l’occurrence pour faire revenir Batman d’entre les morts. Qu’il s’agisse de son adversaire du moment – Red Mask / Darwin Halliday –, de son multivers imbitable ou de ses explications confuses sur un proto-Joker, Batman n’avait à mon sens rien à faire dans cette aventure foireuse. Mais voilà qu’arrive l’épisode 135 en conclusion de cet album. Si l’on se fie à sa numérotation historique, cet épisode est le 900e de la série régulière et il sortait en VO, courant 2023, peu de temps avant le film The Flash réalisé par Andy Muschietti. J’ai eu plaisir à lire cet hommage et à y retrouver, entre autres, le trait de Mikel Janin. Bien qu’il ne rattrape pas le mauvais scénario d’ensemble – Batman fait encore du surf sur un requin dans l’espace –, il prend au fil des pages une direction intéressante en convoquant avec réussite, à l’instar du film qui explorait ce même thème, les multiples itérations passées du Chevalier noir.BDGest 2014 - Tous droits réservés