Info édition : Noté "Première édition". Avec un dossier de 6 pages en fin d'album.
Résumé: En détruisant le pont sur l'île Lobau, l'armée autrichienne met un terme à l'offensive napoléonienne. Après deux jours de carnage, il ne reste à Masséna qu'à organiser le repli. Quelques semaines plus tard, le combat reprendra et ce sera Wagram. Mais ceci est une autre histoire...
La bataille d'Essling, c'est la première grande hécatombe de la guerre moderne : trente heures de combat sans vaincu ni vainqueur qui vont laisser plus de quarante mille morts couchés dans les blés. Des sapeurs aux voltigeurs, des hussards à l'état-major, des murs de Vienne aux abords du fleuve en crue et des villages en flammes. La Bataille est bien plus qu'un roman ou une bande dessinée historique, c'est une fresque titanesque.
Basée sur des évènements historiques solidement documentés, cette adaptation en trois volumes du roman qui valut le prix Goncourt et le Grand Prix du roman de l'Académie française à Patrick Rambaud est elle-même inspirée d'un projet inachevé de Balzac.
Gil et Richaud concluent magistralement cette première adaptation avant de s'attaquer à Il neigeait, le deuxième roman napoléonien de Rambaud sur la campagne de Russie.
À l'instar des précédents volumes, l'album est complété par un dossier spécial.
U
n nouveau crépuscule envahit la plaine d’Essling. Après des heures de combat, les soldats sont épuisés, par l’effort, les pertes, la stagnation. Morts et blessés se comptent par milliers, du troufion au général d’Empire. Face à cette boucherie, certains cèdent et s’offrent d’eux-mêmes à la Faucheuse ; une façon comme une autre d’en terminer avec l’hécatombe. La nuit venue, il revient au leader de trancher et Napoléon choisit.
Des coiffes de dragon et de hussard, des armes ensanglantées, une cartouchière vide et des éperons abandonnés au milieu des roseaux sur le sol boueux d’une rive… La couverture signée Iván Gil donne le ton de ce troisième volet de l’adaptation du roman de Patrick Rambaud consacré à la bataille d’Essling (21-22 mai 1809) : mort, douleur et amertume. Car, si l’événement n’a pas été retenu dans les manuels d’histoire comme une défaite, n’ayant eu ni vainqueur ou vaincu véritables, il l’a été en tant que premier grand carnage guerrier moderne. Et c’est bien cette folie meurtrière qui transparaît, encore une fois, dans des pages où Frédéric Richaud et son dessinateur parviennent avec justesse et sans complaisance à montrer l’extrême tension des hommes, l’exacerbation des émotions, ainsi que le ras-le-bol qui en emporte plusieurs, l’accablement, la fatigue qui finissent par dévaster même les meilleurs. Ce qui se joue au bord du Rhin trouve également un écho dans l’intrigue viennoise développée en parallèle, qu’il s’agisse des amours du colonel Lejeune, de l’attentat fomenté par un jeune fanatique ou de la liesse éphémère qui s’empare des habitants de la ville occupée quand le bruit court que l’Empereur serait mort.
Réaliste et cru, ce dernier tome de La Bataille se révèle à la hauteur des précédents et conclut sans faille un récit vivant et fort que le lecteur aura plaisir à prolonger à travers le carnet graphique final.
>>> >>>Chronique du tome 1
>>> >>>Chronique du tome 2