Info édition : Noté "Première édition". Préface et 4 pages de notes de Patrick Rambaud.
Résumé: - Avec Lannes, Lassale et Espagne, vous chargez pour enfoncer le centre autrichien et couper leur armée en deux. Alors Davout passe le grand pont avec ses réserves, il renforce vos attaques et nous écrasons ces coglioni !
- Qu'il en soit ainsi, Votre Majesté.
- Il en sera ainsi, Berthier. Je le vois et je le veux.
Mai 1809 : La Grande Armée de Napoléon s'apprête à traverser le Danube sur l'immense pont flottant construit en une nuit par le génie français. De l'autre côté du fleuve, l'Archiduc Charles et les armées autrichiennes les attendent, bien décidés à venger l'humiliation d'Austerlitz. L'horreur est en marche.
La bataille d'Essling, c'est la première grande hécatombe de la guerre moderne ; deux journées d'un déluge de fer et de feu qui va laisser 45 000 morts couchés dans les blés.
Armez vos mousquets, aiguisez vos lames, laissez derrière vous toute espérance. Bienvenue au cœur de La Bataille !
Frédéric Richaud et Ivan Gil signent ici une adaptation magistrale du roman de Patrick Rambaud couronné en 1997 par le Grand Prix du roman de l'Académie française, puis par le prix Goncourt.
M
ai 1809, l’armée napoléonienne a pris Vienne et s’y est installée. Mais la campagne est loin d’être terminée et les troupes autrichiennes loin d’être écrasées. Alors que l’Archiduc envisage de déloger les Français, l’Empereur s’apprête à conduire ses hommes sur l’autre rive du Danube pour prendre son adversaire de court. Le 16 mai, le colonel Lejeune porte au général Masséna les ordres de Napoléon : construire un pont de bateaux passant par l’île Lobau. Aussitôt, l’officier lance les opérations. Le 20 mai, grâce au zèle des ingénieurs et des sapeurs, le passage flottant est prêt. Des éclaireurs partent en avant vérifier que la voie est libre et que divisions et gradés peuvent prendre leurs positions. L’attente suit, aussi longue pour les vétérans que pour les bleus. Parmi ceux-ci, le jeune Paradis est aux premières loges pour participer à l’âpre bataille qui s’annonce.
Fascinante et terrifiante par son ampleur, l’envergure des forces engagées, ses victoires éclatantes et ses défaites retentissantes, ses milliers de morts et ses légions de blessés, l’épopée napoléonienne n’a pas manqué d’inspirer les arts. En littérature, Patrick Rambaud a, entre autres auteurs, livré un roman récompensé par le Prix Goncourt en 1997, qui relate ce que beaucoup considèrent comme le premier échec de l’Empereur : la bataille d’Essling, les 21 et 22 mai 1809. C’est cet ouvrage que Frédéric Richaud, au scénario, et Ivan Gil, au dessin, adaptent dans une série prévue en trois volumes.
Fidèle à l’œuvre d’origine, cette version en bande dessinée plonge d’emblée le lecteur dans les réalités de la guerre et l’atmosphère de cette campagne d’Autriche. S’ouvrant sur une scène de pillage en règle d’une vaste demeure et se poursuivant par l’enclenchement des préparatifs de l’opération militaire à venir, les premières pages donnent en effet le ton d’un récit cru et sans concession. Il s’agit d’un conflit, de la mise en place d’un combat – lequel se révélera une véritable boucherie – par des forces occupantes et rien n’est épargné. Ni les inévitables corollaires de tout affrontement et/ou conquête que sont les brutalités, saccages, rapines et viols, ni les détails sur l’organisation des manœuvres, les reconnaissances, les directives à suivre au plus vite, l’attitude des soldats. Même « l’arrière » n’est pas oublié et s’invite à plusieurs reprises dans une intrigue qui va d’un lieu à l’autre pour brosser un tableau précis du théâtre où la bataille doit se dérouler.
Cette minutie permet une reconstitution vivante et aussi authentique que possible des événements grâce à une narration fluide et parfaitement maîtrisée. Elle n’empêche cependant pas le développement et le travail sur la formidable galerie de personnages. Ces derniers, qu’ils soient réels (la majorité) ou fictifs, sont extrêmement bien campés et rendus, grâce, notamment, au graphisme d’Ivan Gil, ainsi qu’au rôle qu’ils jouent. Le dessin constitue d’ailleurs une des principales forces de cet album qui ne laisse rien au hasard. Les plans choisis, le découpage, la dynamique d’ensemble rendent le contenu du récit palpable. Le réalisme cru des premières passes d’armes et des échanges de tirs donne corps à la bataille (ou ses prémices), tandis que le naturalisme sans fioriture qui prévaut à la représentation des protagonistes leur confère un cachet de véracité que leur expressivité accentue encore. Autant d’éléments qui tranchent avec l’environnement champêtre où se passe une grande partie de l’album et dont la beauté tranquille est rehaussée par les couleurs verdoyantes d’Albertine Ralenti. Dommage que, par ailleurs, cette colorisation s’avère un rien plate.
Les passionnés d'Histoire et les amateurs d'épopées comme d'aventures trouveront leur bonheur dans cet excellent premier volet de la Bataille. Rendez-vous est pris pour la suite du combat.
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Les avis
COCARDASSE
Le 21/09/2021 à 09:00:17
Oui de beaux costumes avec de belles couleurs avec de beaux combats.
Bon c'est vrai qu'il y a l'histoire historique mais il y a aussi l'histoire dans l'histoire et c'est celle-là qui faut voir pour accrocher à l'album.
Il ne faut pas partir avec un apriori des milliers de morts,30 heures de combats Napoleon pas de charisme est-ce qu'il en avait un déjà ?moi person je ne l'ai pas connu!
Un peu d'humour ne nous tuera point.
Erik67
Le 14/12/2020 à 12:20:04
De beaux costumes d'époque pour revivre une bataille napoléonienne sanglante qui n'a fait ni vainqueur, ni vaincu mais des milliers de morts: plus de 40.000 en 30 heures de combat. Pour la reconstitution historique avec ces détails minutieux, c'est un pari gagné. Les historiens seront d'ailleurs comblés de joie.
Pour le reste en mode bd, ce n'est guère palpitant. Il faut aimer les batailles. Les deux tomes pour l'instant édités de cette trilogie ne m'ont guère convaincu. C'était tout de même l'adaptation d'un roman qui a reçu le prix Goncourt. On remarquera des couvertures fort prometteuses.
Cependant, après lecture, il ne reste pas grand chose malgré un travail de qualité. Les dessins sont beaux mais ils manquent de fluidité entre les scènes. On n'arrive pas à s'attacher aux différents protagonistes. Même Napoléon manque de charisme. La vision qu'on nous offre de l'Empereur n'est guère flatteuse.
Les amateurs apprécieront. Les autres pourront passer leur chemin...
lartenbulles
Le 26/03/2012 à 12:18:20
Bien que l'on puisse suivre assez clairement l'intrigue et que l'on entrevoit bien l'issue (la confrontation entre les armées napoléoniennes et autrichiennes), il en ressort un certain sentiment de confusion lorsque l'on referme l'album.
Il y a de nombreux personnages et à la longue il s'avère difficile de les identifier clairement. Les nombreux régiments, leurs généraux, leurs subalternes, les uniformes très variés... tout cela fait qu'au bout d'un moment on ne sait plus qui est qui, ni qui fait quoi hormis Stendhal & Napoléon. Il n'y a pas de personnage principal assez fort qui puisse servir de marqueur et on manque cruellement de repère. La tenue d'un mémo ne serait pas de trop.
D'autre part, un certain nombre d'exposés stratégiques assez hermétiques pour le profane peuvent encore ajouter à la confusion.
L'album n'est surement pas un mauvais album mais il est à réserver aux initiés ou aux amoureux des épopées napoléoniennes.