C
elestino continue à faire de la bande dessinée au Parador méridional. Mais le départ de son meilleur ami, Pilade, le fait s'interroger sur l'opportunité pour lui de rester dans ce petit pays où tout semble endormi, et où une vie peut passer en un clin d'oeil sans que l'on aie eu le temps d'en faire quelque chose. Petit à petit, il sombre dans la dépression, et la maladie de sa soeur ne l'aide en rien, la rencontre d'une curandera, une adepte du culte vaudou, lui provoquant même des hallucinations.
Ce tome 2 de Baobab n'est pas réellement la suite du premier, son ambiance est très différente. Loin de la tension des épisodes asiatiques, Igort emmène son lecteur dans la nonchalance de ce pays d'Amérique du Sud, dans un album lent et majestueux, dont la majeure partie est onirique. Il met également en place une mise en abyme intéressante, montrant Celestino à sa planche à dessin, inventant des personnages et confronté à la difficulté de faire publier ses travaux. Difficile à première vue de démêler la fiction de l'autobiographie, ou d'écarter totalement l'un des deux genres.
Plus psychologique que réellement actif, ce chapitre 2 entraîne le lecteur dans les méandres de la pensée du personnage, peut-être, sans être réellement un prologue au précédent, ni d'ailleurs une suite. Il est difficile de le dater. Il termine sur un cliffhanger plutôt réussi, dans le sens où l'on referme l'album déçu de ne pas avoir immédiatement la suite.
Baobab est une série curieuse, dont on peine à trouver les tenants et les aboutissants. Chaque fin de chapitre entraîne plus de questions dont on espère, peut-être en vain, trouver les réponses. Entre temps elle tient en haleine, pas comme un polar mais comme un voyage au centre de caractères-types qui réservent probablement des surprises. Reste à attendre le chapitre trois...