Résumé: Russie, quelque part dans un futur proche. Le colonel Ivanov, haut gradé militaire, vient d’en finir, un coup de kalash au fond du gosier. Plus qu’un suicide, c’est un signal.
25 ans plus tôt, lors de la dissolution de son commando, lui et ses hommes se sont faits une promesse : être plus rapide que la mort et se retrouver pour s’entretuer en famille, dans la joie et la bonne humeur. Dès lors, les 8 anciens membres se lancent à la recherche les uns des autres, histoire d’en finir en beauté, dans un long “gunfight” à travers l’immense Russie.
Mais le temps a passé, et entre retrouvailles au couteau, rancœurs à l’AK 47 ou salutations à l’explosif, les armes les plus dangereuses seront peut-être les regrets et les amours perdus…
A
u jeu du chat et de la souris, quand on a fait partie de l’équipe du colonel Ivanov, mieux vaut être sur ses gardes et, de préférence, bien armés. Il y a plus de vingt ans, ils avaient conclu un pacte : plutôt que de subir la décrépitude de la vieillesse, c’est un dernier duel – fratricide – qui déciderait de leur fin. Le récent suicide de leurs ancien mentor est la première étincelle. Il n’en restera qu’un, à moins que, avec le temps, certains n’aient changé d’avis...
Le scénario de Jean-Christophe Deveney (Hong Kong Spirit) commence sur les chapeaux de roue, le lecteur est immédiatement plongé dans l’action. Varf, un conducteur de taxi et, Gorka, un client, n’attentent pas longtemps pour essayer de s’entretuer sur les routes moscovites. Ces deux-là se connaissent, ça ne fait aucun doute. Au milieu de la mêlée, le scénariste égrène, petit à petit, diverses bribes d’informations à propos d’un accord lointain entre les membres d’une ancienne unité d’élite : plutôt une mort violente et « digne » que la vieillesse. Le ton est donné, ça claque et ça pétarade dans tous les sens. Peu ou pas de contexte, l’histoire se déroule à travers la Russie quelque part dans un futur proche. La trame repose exclusivement sur les personnages, qui, il faut le souligner, sont très bien construits. Le petit encart sous forme d'extraits de revues « scientifiques » présentant ces cas sociaux est très bien pensé. Malheureusement, le nœud même de l’intrigue n’est pas la hauteur des ambitions de ce récit. Le petit jeu « anti-Highlander » se poursuit page après page sans jamais produire plus que de très bonnes scènes d’action. Au final, un petit sentiment de tout ça pour ça se fait ressentir au moment de refermer l’album.
Aux pinceaux, Loïc Godart (L’Anatomiste) décrit, avec talent, cette accumulation de combats et autres explosions diverses. La construction des planches, autant inspirée par les comics que par les films films du genre (pour les connaisseurs, le nom de Timur Bekmambetov vient immédiatement à l’esprit), est tendue et trépidante. Les rares passages plus calmes – le chapitre 3, Au colonel !, par exemple – sont également très maîtrisés. Dans les deux cas et, malgré une mise en couleurs trop lourde masquant quelque peu le trait, le dessinateur offre un travail des plus admirables. Les personnages, les décors, tout est parfaitement bien en place.
Même avec une petite tendance à finir en pétard mouillé, Bang ! offre un bon moment de lecture rempli d’adrénaline et de fureur.
Sur le même sujet :
La chronique de l’Anatomiste par Nerhu
Le site internet de Loïc Godart
Le site internet de Jean-Christophe Deveney
Les avis
Exal
Le 23/12/2011 à 15:45:18
Les graphismes particuliers et les couleurs sombres rendent cette BD angoissante, vous y ajoutez un scénario classique mais très efficace et vous obtenez un très bon moment.