Info édition : Avec jaquette illustrée, sens de lecture d'origine (droite vers gauche).
Résumé: True, une ménestrelle, voyage à la recherche de sujets pour ses chansons. Elle arrive dans un village où elle fait la connaissance de Ran. Celui-ci fait partie des exterminateurs, des guerriers qui absorbent le mauvais karma des créatures monstrueuses qu’ils terrassent. Pour cette raison, les chasseurs de son ordre sont considérés comme impurs et traités en parias. En voyant de près Ran côtoyer la mort au combat, True prend une décision. Elle va écrire une ballade sur le guerrier…
U
n luth résonne de ses notes cristallines et la voix de True pare la mélodie de mots qui enchantent… Mais, où est passé le public ? Forcément lassé d'entendre toujours la même rengaine, les habitants retournent vaquer à leurs occupations. Tous ? Non, un mystérieux homme à capuche est resté. C'est ainsi que la petite ménestrelle a rencontré Ran, un exterminateur de karmas, des créatures dévastant tout sur leur passage. Lorsqu’il les tue, il absorbe leur souillure et des stigmates apparaissent sur son corps. La jeune fille, qui d'habitude n'arrive pas à composer, trouve là une source d'inspiration idéale. Elle décide ainsi de suivre le combattant afin de composer une ode digne de ses aventures.
Yûsuke Ôsawa a réuni la majeure partie des éléments classiques de la dark fantasy et en a fait un excellent mélange. Comment ? Avec des personnages bien construits, du suspense, des péripéties et des combats bien dosés et un poil de mystère autour du héros. L'humour potache (inévitables fortes poitrines, expressions déformées) enlève un peu de sérieux à ce scénario et pourra gêner certains puristes du noir profond à la Berserk. Néanmoins, l'auteur assume pleinement ce côté léger. Alors oui, l'intrigue a un goût de déjà-vu, et donc, à plus forte raison, le talent du mangaka est à saluer. La présentation de nouveaux personnages est progressive, laissant le temps de se familiariser avec ceux en place. Dans les dernières pages, un duo d'ennemis de taille annonce du chamboulement pour la suite ! Si le fil rouge se résume à des missions d'extermination de monstres, à chaque chapitre s'ajoute un élément original qui densifie et enrichit la trame en construction et la connaissance de ce monde relativement intéressant.
Un réelle progression graphique par rapport à la première série, Green Worldz, est à souligner. Ici, le dessin se révèle impeccable, à mettre au même niveau que Ad astra ou Vinland saga par exemple, dans la finesse, la précision du trait et surtout, primordial pour un manga d'action, une lisibilité des scènes de combat impressionnante. Loin d'être du remplissage, elles se lisent avec attention, quel plaisir ! La gestion des traits de mouvement, le contraste des gris et les postures est parfaite. Le lecteur appréciera enfin le design soigné des créatures et des armes, ainsi que des décors détaillés pour des arrière-plans immersifs.
En deux tomes, cette Ballade de Ran suscitera un grand plaisir de lecture pour les fans du genre, sachez seulement qu'un côté comique classe ce diptyque dans un registre divertissement davantage que dans celui du frisson.
Les avis
Shaddam4
Le 31/03/2021 à 09:57:51
La Ballade de Ran est la seconde création de Yusuke Osawa et propose une courte et sympathique histoire évidemment inspirée par le monument Berserk. Si le trait assez précis de l’auteur s’inscrit dans l’école Miura, le format (deux tomes avec une sacrée différence de pagination entre les deux volumes) et le ton adopté se rapprochent plutôt du Shonen, même si l’aspect monstrueux des démons cible un public plutôt adolescent. Le récit nous narre la chasse aux créatures démoniaques (les Karma) du meilleur des Exterminateurs. Résolument timide et inadapté socialement, il est suivi par une jeune menestrelle décidée à devenir célèbre en contant ses aventures. Au fil d’affrontements (qui rappellent par moment le joli Alpi de par l’absorption de la Souillure maléfique par l’exterminateur) grands format il va rencontrer différents guerriers qui montreront que l’union fait la force contre un mystérieux manipulateur de démons qui s’avère relié à Ran…
L’aspect Dark fantasy est assumé mais est plaisant en évitant les aspects les plus malsains du genre. Le design général est franchement réussi avec des monstres bien cracra et énormes qui procurent des combats épiques très lisibles. La personnalité du héros le laisse paradoxalement un peu en retrait et il faudra plutôt chercher la complexité dans le passé du personnage et sa relation au méchant. Dans un format court l’auteur parvient à développer un univers solide avec une galerie de personnage que l’on aurait plaisir à retrouver, bien que l’histoire se termine a priori définitivement. Manga bref à l’ambition modeste, La ballade de Ran permet à de jeunes lecteurs de se frotter sans mal à un genre particulier et assume une structure simple où l’aspect Geste chevaleresque et l’équilibre général permettent un agréable moment de lecture.
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