Résumé: Après avoir fait connaissance de son propre cortex, Fiamma rencontre, dans le cabinet du docteur Nacache, une malade dont le cerveau « oublie » de respirer. Puis c'est au tour d'une autre patiente, qui prend littéralement son mari pour un chapeau, de lui faire part de son cas. Fiamma enquête, se documente et nous livre l'état des sciences du cerveau, cet organe qui nous est à la fois si loin et si proche.
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iamma Luzzati continue son exploration du siège de la pensée dans La femme qui prenait son mari pour un chapeau, second Bain de science tiré de son blog L’Avventura. Titre à rallonge pour un sujet passionnant, cette plongée dans les neurosciences s’avère envoûtante et inquiétante à la fois.
Comme pour les océans, où chaque plongée remonte à la surface de nouvelles espèces animales inconnues et souvent improbables, le cerveau continue à être une terra incognita pleine de surprises. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer : ces trente dernières années les scientifiques n’ont cessé de faire des découvertes extraordinaires sur le fonctionnement de nos neurones. Certaines permettent de mieux appréhender des maladies aux noms alarmants, tandis que d’autres tentent d’en affiner leurs traitements ou leurs préventions. Cependant, tout semble encore à faire. En effet, chaque projet de recherche apporte invariablement des informations bouleversant ce qu’on croyait savoir.
Armée de ses questions, de ses doutes et de ses peurs, l’auteure mène son enquête tambour battant en interrogeant spécialistes et patients. Précise, tout en évitant trop de jargon technique, elle réalise un excellent travail de vulgarisation truffé d’exemples quasi-fantastiques à propos de ce qui se passe (ou pas, ou plus) entre nos deux oreilles. Seules ombres au tableau, les dessins simplistes et peu engageants ne rendent vraiment pas hommage à la rigueur et la profondeur des échanges. De plus, la mise en page répétitive et peu imaginative se révèle très quelconque. Celle-ci illustre, malgré elle, les limites du passage de la verticalité informatique à la lecture horizontale du livre papier.
Vous pensiez que les chercheurs auraient des réponses à toutes vos interrogations ? Pas de chance : « comme disent les Chinois, c’est difficile d’attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout quand il n’y est pas. » Que cela ne vous empêche pas de dormir et de rêver (pause indispensable à la santé de notre esprit soit dit en passant).