Le 12/04/2023 à 21:32:02
Un diptyque qui porte très bien son nom: 'Back to Perdition' et effectivement le lecteur va plonger dans les eaux troubles avec une histoire bien sordide à souhait. Angie et Mayaw s'aiment. La première est la fille d'un propriétaire-éleveur blanc de crocodiles, tandis que le second est un aborigène effectuant le travail d'esclave pour le père d'Angie. Après la découverte de cette liaison cachée, les deux amants vont essayer de fuir le racisme, la ségrégation, la violence et la soif de vengeance paternelle. C'est une œuvre qui ne laissera absolument pas indifférent qui que ce soit tant elle est d'une noirceur abyssale et sans concession. Ici, tous les personnages vont en prendre plein la figure tant psychologiquement que physiquement. L'histoire qui s'apparente sur une grande partie à une traque, emprunte les codes de l'horreur pour mieux restituer la sauvagerie humaine. De plus, il se dégage une tension bien palpable accentuée par l'ambiance humide et poisseuse du 'wet' (ouragan australien). Les dessins sont magnifiques et sublimes avec de belles compositions de couleurs et lumières, jouant sur le contraste entre le ton sombre pluvieux et le jaune pour le bush. Le racisme larvée des Australiens envers les Aborigènes sera exacerbé via un langage grossier et des insultes en tout genre (il y en a même un peu trop). Le racisme de certains Aborigènes envers Angie et Mayaw sera également mis en avant, apportant de la nuance. Une plongée en enfer impitoyable et violente qui se lit avec délectation et angoisse, néanmoins certains défauts sont à soulever, à commencer par le parallèle peu subtil entre le père et le crocodile coincé dans la mare, le deuxième opus qui tombe dans les délires mystiques et autres rituels aborigènes (c'est un peu le passage obligé quand on traite de ce peuple) et la fin qui m'a laissé dubitatif. Une histoire bien noire pour un diptyque d'exception.Le 12/06/2015 à 14:32:33
Piouffffff ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que Vanders & Marie ne dévient jamais de leur trajectoire : les 4 personnages principaux de cette série, écorchés dès le début, ne peuvent espérer aucun ménagement sous la houlette de leurs créateurs ! Le début du second tome maintient la pression entamée par son prédécesseur et ne s’atténuera que dans les toutes dernières cases. On n'est pas dans une BD d'horreur mais tout ce qui s'y passe s'y apparente ! Des scènes étant à la limite du soutenable tellement elles nous prennent à la gorge. Le pire, c'est qu'on s'attend à ce que Mayaw, Angie, Bruce & Connors subissent des issues fatales. Mais même si on est préparés, on est tellement imprégnés par l'histoire qu'on reste décontenancés par ces événements dramatiques. Lorsque le talent graphique s'associe parfaitement au talent scénaristique cela donne des petites perles : Back to Perdition en fait partie. Pour les amateurs (en lecture) du "sans espoir", ils devraient être comblés... Mention spéciale au personnage qu'est Connors : à lui tout seul, il incarne toute la dureté, la fatalité, l'atrocité dépeintes dans cette œuvre maîtrisée de bout en bout !Le 28/10/2011 à 00:07:56
Après un tome 1 qui posait le contexte pour ensuite monter crescendo en tension, ce second tome confirme rapidement que l'on avait pas encore tout vu en terme de noirceur. Si le développement est somme toute classique, la narration est efficace. La tension s'installe dès le début pour ne plus baisser par la suite sauf vers le milieu de l'album avec une pause par l'intermédiaire d'une cérémonie aborigène pleine de douceur et de mysticisme, comme une respiration avant l'emballage final. Les dialogues sont peu nombreux, secs et nerveux.BDGest 2014 - Tous droits réservés