Info édition : Format 197 x 260 mm. 9 pages intitulées "Galerie de portraits" reprennent une courte biographie de 22 artistes ou personnalités et 2 pages pour les œuvres citées.
Résumé: Voilà comment tout a commencé ! Voilà comment ils ont révolutionné l'art ! Les virées entre artistes fauchés, les ateliers misérables, le choc de l'art africain, les chicanes, les intrigues, le Tout-Paris qui s'indigne, les critiques assassines... Qui étaient les illuminés à l'origine de tout ce chambardement ? Des peintres bien sûr, Cézanne, Picasso, Braque, Derain... des poètes, Apollinaire, Max Jacob... des marchands aussi comme Daniel-Henry Kahnweiler. On les suit à la trace, ils s'adorent, se haïssent, se confient ! L'amour, la vie, la mort, la création, les anecdotes qui font la grande histoire, celle d'un mouvement qui a fondé la modernité, le Cubisme !
Q
ui est le père du cubisme ? Certains prétendent que c’est Georges Braque, d’autres que c’est Pablo Picasso. Mais il ne faut pas négliger les précurseurs, par exemple Paul Cézanne. Et le courant aurait-il pu prendre son envol sans l’enthousiasme des amateurs, la confiance des intermédiaires et l’appui des critiques ? Il n’y a pas de réponse simple. Publié à l’occasion d’une exposition présentée au Centre Pompidou, Les aventuriers du cubisme fait le tour de la question alors que Julie Birmant réalise des entrevues imaginaires avec les principaux intervenants.
La scénariste a de la suite dans les idées, après Pablo, une biographie en quatre tomes, elle porte son regard sur le mouvement cubiste dans son ensemble. L’album ressemble à une pièce de théâtre en sept actes, chacun s’attardant sur un petit groupe d’individus. Les chapitres se montrent passablement autonomes et pourraient pratiquement vivre séparément. Une silhouette fantomatique, alter ego de l’auteure, agit néanmoins comme fil conducteur entre les différentes parties. Chacun des épisodes raconte une anecdote significative : le marchand d’Art Ambroise Vollard découvre celui qui a peint et repeint la montagne Sainte-Victoire, le dur jugement d’Henri Matisse sur l’œuvre d’André Derain ou la rivalité teintée de respect et de jalousie qui oppose le duo à qui le monde doit cette révolution picturale. Certains personnages sont moins connus, notamment les Allemands Wilhelm Uhde et Daniel-Henry Kahnweiler, respectivement collectionneur et galeriste. Au final, ces saynètes en apparence disparates composent une fresque captivante et permettent au lecteur de comprendre les enjeux artistiques de l'époque.
Aux pinceaux, Pierre Fouillet accomplit un fort beau travail. L’artiste adopte un style relativement proche de celui de Clément Ourberie qui a dessiné l’histoire du créateur des Demoiselles d’Avignon. Ses illustrations rappellent également, d’une certaine façon, la touche relâchée et dynamique de Daniel Casanave. Il est par ailleurs fascinant de scruter les murs des ateliers et des galeries qu’il représente pour apprécier les toiles qui y sont affichées. Même lorsqu’elles font un centimètre carré, il parvient à en capter l’essence afin qu’elles demeurent reconnaissables.
Alors, qui a remporté le test de paternité ? Disons que c’est à la fois Georges Braque et Pablo Picasso… mais que, comme souvent, lorsqu'une idée est mûre, il faut simplement quelqu'un pour la cueillir. La couverture évoque d’ailleurs cette hypothèse ; le bédéphile y voit des acteurs normaux, alors que tout ce qui les entoure se révèle cubiste.