Résumé: Marco et Gégé, les alter ego un peu losers des deux auteurs, cèdent à la mode du moment en écrivant un récit de voyage pour enfin rencontrer le succès. Ils choisissent le Laos, pays encore peu traité en bande dessinée, sur ce seul critère opportuniste. Et là démarre un séjour purement touristique qui va tourner à l'aventure loufoque. Ou quand deux pieds nickelés tentent de se prendre pour Tintin !
L
a BD ne va pas bien et il faut trouver des créneaux porteurs et originaux pour se démarquer. Après moult réflexions (et petits jaunes), Marc Pichelin et Guillaume Herse en sont arrivés au concept novateur du reportage de voyage. Reste à choisir un pays, mystérieux et hors des sentiers battus, de préférence, y aller et recueillir informations et impressions pour créer un album percutant et envoûtant. Ils jettent leur dévolu sur le Laos. Aussitôt dit, aussitôt fait, les voilà qui débarquent à Vientiane, juste à temps pour l’apéro. Elle n’est pas belle la vie ?
Parodique, déconnant, mais reposant néanmoins sur quelques souvenirs réels, Les aventuriers du Mékong joue la carte du toujours plus et, malheureusement sur la longueur, de la répétition. Après que les deux clampins aient découvert différents aspects du pays en général et de sa bière en particulier, les récits qui forment le recueil partent en torche et se transforment en une épopée à la Indiana Jones (ou Claude Zidi suivant l’humeur) mâtinée de Zig et Puce, le tout souligné d’humour façon Charlie Schlingo (enfin presque).
L’ensemble, très bien réalisé avec des variations de style cocasses à souhait, fait sourire et même rire pendant un moment, mais s’avère lourdingue au fur et à mesure que les allusions diverses et variées se succèdent et s’entassent. La énième apparition de Jean-Mitch le routard fauché en devient pratiquement une torture. À force, l’ouvrage finirait quasiment par ressembler à une expérimentation oubapesque où la contrainte serait de refiler un maximum de clichés au lecteur.
Au final, ces Aventuriers du Mékong s’avèrent plus lassants que dépaysants. La prochaine fois, faites comme Bouzard, essayez les Deux Sèvres !