Résumé: C'est le printemps ! L'année se termine pour Aubépine. La paix semble revenue dans la vallée de la montagne enchantée. Avec ses compagnons, elle célèbre le sacre du printemps. Mais sa mère, la dernière au courant des aventures de sa fille, fait un faux pas et détruit la Couronne des cimes. Le Génie Saligaud ressurgit de la montagne décapitée comme un oeuf à la coque. Plus puissant que jamais, avec sa soif de chaos universel, il menace de tout détruire. Pour reforger la couronne et sauver le monde, Aubépine devra traverser le labyrinthe des Chimères dans une autre dimension, assistée cette fois par Aestas, une démone dont elle se méfie.
Péripéties et rires en cascades viennent clore dans un feu d'artifice cette épopée en quatre saisons guidée par cette petite fille espiègle et toute sa bande de monstres terriblement attachants. En combinant le sens de la fable écologique inspiré de Miyazaki et l'esprit joueur des Pokémon, le charme du conte de fée opère à la manière d'un sortilège pour reconnecter les enfants à la magie de la nature. Ne soyez pas triste de quitter Aubépine l'intrépide. Il se pourrait que ce ne soit pas la fin de tout (et du reste), et qu'elle déménage bientôt.
T
elle fille, telle mère ! Alors qu'elle tente de semer un oiseau vindicatif, la mère d'Aubépine surprend la cérémonie de passage de couronne entre la montagne, Roi de l'Hiver, et la rose, Reine du Printemps, et rompt l'équilibre. La Couronne des cimes a disparu et va devoir être reforgée avant que le Génie Saligaud ne détruise le village, les habitants et toute la vallée ! Le sort du monde entier repose sur les épaules de la jeune fille.
Après l'hiver, le printemps, mais avant de pouvoir profiter des bourgeons et des premières journées ensoleillées, il va falloir - comme à chaque fois - que Pelade, les chevaliers Châtaignes, Branche, le petit renard, la bergère et Aubépine unissent leurs efforts, et même plus que jamais. À la lecture de cette conclusion, l'idée que Tom Pico et Karensac avaient tout prévu ressort. Des références/clins d'œil aux autres tomes, un retour harmonieux des personnages croisés et la reprise de pistes précédemment ouvertes, tout y est. Mais, loin du défilé pour la galerie, les auteurs utilisent chaque élément avec astuce. Une fois l’événement déclencheur établi et la mission révélée, c'est une véritable quête en forme de course qu'ils réservent à leur héroïne. Nouveau monde, nouveaux dangers et nouvelle alliée, les surprises sont nombreuses.
Sur un rythme débridé, caractéristique de la série, l'intrigue avance rapidement alors que pas mal d'explications jonchent le récit. La plupart, bien amenées, tombent au bon moment et lorsqu'elles paraissent attendues, elles sont souvent intégrées sous un angle humoristique. Ce ton plein de dérision est également une marque de fabrique des quatre albums, au même titre que l'identité graphique. En plus de quatre cent quarante planches (pour une parution étalée sur seulement vingt-deux mois) Karensac aura imposé, avec une belle constance, un style lisible, aux diverses inspirations, tout en rondeur, bien mis en valeur par un découpage qui dynamise parfaitement la lecture. Cette approche permet une nouvelle fois aux auteurs d'aborder sans en avoir l'air des thèmes qui parleront aux adultes et concerneront les plus jeunes.
Fun, drôle et rondement menée, Aubépine est une série qui n'aura eu de cesse de proposer une histoire qui se tient, bourrée de rebondissements qui en font un divertissement de qualité. Au point d’espérer un nouveau cycle (dans un cadre plein de promesses) au plus vite !
Lire les chroniques du Génie Saligaud, Le Renard Furax et de Pourquoi tant de laine.