Résumé: Entre les montagnes, dans une vallée perdue que la civilisation n'a pas encore pu trop atteindre, tous les quinze ans, une grande migration d'oiseaux gigantesques ravage tout sur son passage, et surtout le petit village en bordure de la vallée. C'est dans ce village qu'Aubépine se voit contrainte de suivre ses parents, afin que sa mère, une éminente scientifique, puisse endiguer la nouvelle migration.
Seulement voilà, Aubépine est une citadine, et le changement brutal d'environnement ne lui plaît guère. Elle se retrouve malgré elle à vagabonder dans la montagne, où elle fera notamment la rencontre d'une mystérieuse bergère, d'un petit chiot qui devra lui servir de compagnon autant que de gardien, et surtout d'un génie ancestral perdu au fond de la forêt: le Génie Saligaud.
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C’est pas juste ! » Obligée de faire ce que ses parents lui disent, Aubépine est « condamnée » à vivre à la campagne. Résultat : pas de copain avec qui s’amuser, une connexion internet misérable et que du vide autour de la maison. N'en pouvant plus de l'entendre râler, son père lui suggère fortement d’aller passer ses nerfs à l’extérieur. Bien s’en fait, la fillette finit par mieux connaître la région et cette mystérieuse migration qui met toute la population en émoi. À force d’explorer les alentours, elle réussit même à se dénicher un compagnon (bon, à quatre pattes, mais c’est déjà mieux que rien). De plus, peu à peu, ses promenades se transforment en un véritable jeu de piste qui se révélera incroyable.
Nouvelle série jeunesse au format agréable pour les petites mains, Aubépine entraîne le lecteur dans une épopée fofolle mêlant fantastique et conte traditionnel. Aux manettes du récit, une héroïne rigolote et délurée mène la danse avec entrain et une mauvaise foi de tous les instants. Très drôle, mystérieux et même sérieux par moments, Thom Pico a su trouver le bon mélange entre un certain classicisme et la fantaisie pure. Un soupçon de quête initiatique, un rien de morale, beaucoup de rire et de cavalcades, Aubépine prend les choses en charge et, grâce à une bonne dose d’espièglerie, sauve la donne. Le ton est frais, le rythme endiablé et les tribulations souvent étonnantes. Que demander de plus ? La suite et vite !
Karensac a parfaitement compris l’esprit du titre et ses illustrations le soulignent bien. Si l’ambiance lorgne logiquement vers Hayao Miyazaki et les Pokémon pour ce qui est des créatures, le trait demeure très personnel et posé. Celui-ci est clair et faussement simple (voir les arrière-plans et certains décors très détaillés, par exemple). Pour finir, le découpage original et maîtrisé permet une lecture aisée, malgré certains passages un peu verbeux.
Le génie saligaud (quel titre !) inaugure avec humour et ce qu’il faut de suspens les aventures d’Aubépine. Accrochez-vous, ça va décoiffer !