Résumé: À la fin des années 2000, les sociétés Google et Facebook annonçaient la fin prochaine de la notion de vie privée. Soixante ans plus tard, la multiplication des caméras, des réseaux sociaux et des systèmes de surveillance automatisés leur ont donné raison et finalement tout le monde s'en accommode. Tout le monde ou presque... Quand Adil, jeune étudiant londonien bien sous tout rapport, apprend que sa jeune soeur Laurette a participé, avec un groupe d'activistes, à un attentat visant un important centre de traitement des données numériques, il ne comprend pas de quoi on lui parle. Quand il découvre en plus qu'elle a disparu juste après l'attentat, vraisemblablement enlevée par un commando inconnu, au nez et à la barbe de la police, il se dit qu'on nage en pleine science fiction...
E
n 2060, Londres ne laisse que peu de place aux libertés individuelles. Entre les réseaux sociaux, les webcams et les fichiers de données, il est impossible d'échapper aux contrôles informatiques. Toutefois, quelques individus - comme Laurie - refusent ce monde où les émules de Big Brother règnent en maîtres.
Sur un thème déjà fort utilisé depuis 1949, il est toujours difficile d'innover et quand l'action peine à prendre sa pleine mesure du fait d'un scénario sans réelle surprise, la lecture peut vite devenir laborieuse. Malgré l’apparente richesse des thématiques abordées - les relations père/fille, l’arrivisme, la liberté -, Les invisibles reste scotché à une approche du quotidien somme toute convenue. Graphiquement, la densité des plans serrés et la morphologie des personnages peuvent déstabiliser les amateurs de dessins réalistes et laisser une impression diffuse d’inconstance. Parallèlement, les décors et la mise en couleur n’arrivent pas à créer un univers temporellement marqué et typé ; hormis l’agencement intérieur des voitures, le design des motos et les écrans holographiques, il est difficile de vraiment s’imaginer dans les années 2060 !
Les Invisibles ne fait qu’effleurer les mécanismes d’une société futuriste hyper informatisée, sans vraiment en démontrer les rouages et les déviances. Un album qui est passé à côté de son sujet, à moins que ce ne soit le chroniqueur qui soit passé à côté de l'un et de l'autre !
Les avis
Erik67
Le 21/12/2020 à 12:52:52
J'ai rarement vu une bd aussi mal dessinée avec des personnages dont les visages sont par moment totalement ramassés ou allongés. J'ai crû que c'était fait exprès mais ce n'est malheureusement pas le cas. Visiblement, il faut laisser la chance à des apprentis dessinateurs. Cependant, il devrait y avoir un passage obligé avant d'entreprendre une série chez un célèbre éditeur. Je pense à tous ceux qui ont du talent mais qui n'ont pas cette chance. Visiblement, c'est parfois le monde à l'envers ou quelquefois, il faudrait être aveugle...
Au niveau de l'histoire, ce n'est pas très originale car l'idée principale est pompée sur V pour Vendetta. Cela se passe également à Londres donc ce n'est guère une coïncidence. C'est un peu bavard au début et enfin l'action décolle pour retomber aussitôt.
Au final, une oeuvre plutôt décevante. Comme dit, au royaume des aveugles, le manchot est roi !
Cellophane
Le 25/06/2019 à 13:18:13
Ok, ça se laisse lire : c'est loin d'être ultra addictif mais au moins, il n'y a rien qui donne réellement envie de fermer le bouquin.
Pourtant, une fois celui-ci terminé, on peut conclure que l'histoire est assez caricaturale (ouh, les gros méchants, ouh les gentils gentils, etc.)...
Certaines situations (le nouveau flic qui a pris la place de l'ancien, la fille qui se rebelle contre papa...) sont plutôt classiques et archi-revues...
Tout est assez banal mais le pire reste dans les dessins. Sérieusement, je ne suis pas dessinateur, je ne peux pas jeter la pierre, mais là, ça paraît flou et imprécis, on dirait un gamin qui sait bien dessiner ou un bon dessinateur qui n'a pas fini sa rééducation... C'est rigide, parfois disproportionné... Si c'est un effet de style, je ne marche pas du tout.
A lire si on n'a rien d'autre à faire...
dorsetshire
Le 20/07/2012 à 15:29:57
j'ai pris du plaisir à lire le tome 1 de cette nouvelle série du duo Salsedo/Jouvray, déjà découvert dans l'excellent "Nous ne serons jamais des héros".
Le scénario de départ est certes assez convenu, style Big Brother : la video-surveillance à outrance réduit la notion de vie privée et des groupes anarchistes s'insurgent contre cela mais l'intérêt repose surtout sur le fait que les personnages vont être affectés à des rôles que l'on attendait pas spécialement (le frère de Laurette, l'héroïne, devient gendarme alors que rien ne le prédestinait à cette fonction; son père, ancien flic, se voit confronter à un collègue plus jeune qui l'avait en quelque sorte poussé vers la sortie).
Album de mise en place et de présentation des enjeux, j'ose espérer que la suite nous en apprendra un peu plus sur cette société et s'écartera davantage des sentiers battus.
Seul bémol, la pauvreté graphique tant au niveau des décors que des personnages.