Le norvégien Jason nous raconte ici l'histoire de toute une vie en une
soixantaine de pages de seulement 6 cases chacune, qui en plus sont
casiment toutes muettes. Une fois le livre terminé on se demande encore
comment l'auteur a put réussir à en dire autant avec si peu.
À travers un univers particulier et récurent (tous les personnages sont des
animaux, etc...), un dessin noir et blanc minimaliste très réussit, un art de
l'ellipse époustouflant et un récit qui se divise plus que jamais en pages (à
chaque page sa tranche de vie), Jason nous livre un album tout en finesse,
plein de mélancolie et de tristesse, de tendresse aussi, nous montrant le
désespoir d'un homme rongé par la mort de son ami d'enfance.
Ce livre boulversant est unique et difficilement descriptible, l'art de Jason se
rapprochant d'une certaine manière de celui d'un Chris Ware. La solitude, les
ravages de l'amour et la mort sont les thèmes principaux de cette BD qui, plus
qu'une BD poétique, est une poésie en BD, dans toute sa simplicité.