C
’est d’un œil dubitatif que Mana voit, après dix ans de vie en Angleterre, le retour de Chihiro, un ami d’enfance qui n’avait de cesse de l’embêter. Elle est donc surprise quand celui-ci lui offre une petite bague et encore plus, lorsqu’elle découvre que le bijou possède un pouvoir et la transporte dans le monde enchanté d’Avalon. Là, elle lie connaissance avec Lancelot, malheureux chevalier amoureux de la fiancée de son ami et roi. Pour montrer au jeune homme qu’Avalon n’est pas le lieu horrible qu’il imagine, Mana ne cesse d'en souligner les beautés, en aidant ceux qu’elle y rencontre et qui semblent être les sosies de ses camarades.
Pour son premier manga pour adolescentes, Yuiga Satoru mêle dans At laz meridian romance et fantastique, son genre de prédilection. Pour cela, elle entraîne son héroïne dans un univers parallèle féérique et y fait évoluer les légendaires personnages de la Table Ronde. Le premier apparu est bien évidemment Lancelot au cœur meurtri par son amour pour la jolie Guenièvre, mais Arthur, Gauvain, Keu et les autres sont également mentionnés. Son Avalon est par ailleurs un lieu des plus enchanteurs bien qu’on y retrouve les mêmes défauts que dans la réalité. C’est d’ailleurs sur ce parallélisme que joue la mangaka puisque les personnes rencontrées par Mana ressemblent toutes, physiquement comme dans leurs soucis, à celles qu’elle connaît dans son entourage. Et ses actions de l’autre côté du miroir a des répercussions dans son monde. Ce schéma, de même que le triangle amoureux qui se dessine n’ont rien de vraiment nouveau. Il en est de même pour les caractères des protagonistes qui se révèlent d’emblée plutôt convenus. Cependant l’auteure parvient à maintenir l’intérêt grâce à la multiplication d’évènements et un rythme assez soutenu. Les fréquents passages d’un univers à l’autre et la double intrigue que cela implique permettent aussi de ne pas s’ennuyer. Doté d’un trait assez fin, le graphisme de Yuiga Satoru use des codes propres au shôjo : beaux garçons, grands yeux, nombreuses trames et accent mis sur le rendu des émotions.
Malgré l’absence de véritable originalité, ce premier tome de At laz meridian est d’une lecture suffisamment agréable pour qu’on s’y attarde un bref instant.