Le 19/10/2024 à 10:55:32
Sans doute victime d’un ostracisme pour son identification « jeunesse » depuis les Mythics, on oublie que Philippe Ogaki est aussi le dessinateur de la formidable série Météores où son worldbuilding faisait déjà merveille en matière de design. Etonnamment ignorée, Astra Saga arrive déjà à la moitié de son intrigue et il est temps de résoudre le malheureux choix scénaristique initial qui alourdit sans raison un projet par ailleurs tout à fait merveilleux. La mécanique de l’ouverture au cœur de l’action avant un flashback qui reboucle fonctionne très bien en audiovisuel car le rythme reste court pour le spectateur qui garde en mémoire son intrigue. Sur de la BD étalée sur sept années (un an par album) cela impose au lecteur de switcher à chaque étape entre les différentes époques chronologiques, en espérant que le dessin des personnages soie suffisamment précis pour ne perdre de vue le who is who. Dans Astra saga si l’intrigue progressive fonctionne en voyant grandir nos personnages qui se croisent épisodiquement, le retour de la scène inaugurale à chaque album tombe complètement à plat faute de tension dramatique. Des bastons spatiales il y en a pléthore sur l’ensemble des pages, l’antagoniste n’est pas encore connu et l’univers pas encore suffisamment ouvert pour procurer un effet WAOU lorsque l’inframonde va se révéler au héros. Surtout la brièveté des séquences du « temps présent » coupe l’intrigue principale pour un double effet négatif. A la clôture de ce troisième épisode il semble que les deux trames se rejoignent, ce qui peut laisser espérer de revenir à un déroulement chronologique plus classique et plus intense… Car pour le reste on est toujours dans du magnifique space-opera qui sait en outre garder du mystère hors-champ, comme ce Sultanat dont on aimerait diablement découvrir l’apparence. l’auteur n’oublie pas pour autant d’ouvrir des portes en dévoilant progressivement des peuplades au design toujours réussi, comme ces nains logiquement équipés d’exosquelettes. Les séquences d’apocalypse sont lisibles et aussi titanesques que les batailles spatiales en permettant en un instant de saisir ce qui a pu provoquer le Ragnarök antédiluvien. Hormis ce petit bug de structure on reste donc sur de l’excellent blockbuster d’une richesse imaginaire proche de ce que fait Alice sur le Château des Etoiles, excusez du peu. Alors n’attendez pas plus, chaussez vous rouflaquettes et votre plus belle robe et embarquez pour les Etoiles d’Astra Saga! Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/10/19/astra-saga-3/BDGest 2014 - Tous droits réservés