Info édition : Avec jaquette illustrée. Contient 7 pages en couleurs.
Résumé: Naoki Urasawa est de retour chez Kana avec sa toute nouvelle série phare : Asadora ! Urasawa parvient à rendre palpitant le mélange a priori improbable du récit de la vie tumultueuse d'une jeune fille, démarrant en 1959, avec une histoire de monstre godzillesque attaquant le Japon de nos jours. C'est addictif dès les premières pages ! Avec ce récit, on entre à nouveau avec bonheur dans le cinéma d'Urasawa, comme on le ferait dans celui d'un Tarantino !
L
a Chose s'est montrée dans la baie de Sagami. Il ne faut pas perdre une minute, mais mettre en branle toute la petite organisation constituée par Jissôji se révèle plus difficile que prévu.
Avec Asadora !, ce "feuilleton manga" initié par Naoki Urasawa, il reste délicat de savoir sur quel pied danser. Est-ce un Kaiju ? Est-ce une bluette pour midinettes ? Est-ce un thriller ? Un peu tout cela à la fois, sans doute. Le mangaka a déjà démontré toute sa maîtrise lorsqu'il s'agit d'animer un récit choral. Il passe allègrement d'un personnage à l'autre, avec une fluidité et un dynamisme impeccables. Le rythme est soutenu et la lecture est plaisante, à condition de ne pas se poser trop de questions.
En effet, en refermant ce quatrième tome, il est difficile de saisir une ligne directrice claire. Comment trouver une cohérence dans un récit où l'héroïne doit à la fois traquer une créature gigantesque qui menace le Japon, composer avec la sortie des écoles pour ses frères et sa sœur et dissimuler la pseudo-fugue d'une de ses amies qui doit se rendre à une audition un peu louche ? Si vous ajoutez au cocktail un agent de liaison qui se fait embarquer sa voiture par la fourrière et une course-poursuite entre vieilles guimbardes brinquebalantes, vous obtenez un résultat qui pourrait tout aussi bien relever du premier que du second degré.
Sans doute faut-il retourner aux origines de cette série, à savoir un feuilleton matinal de la NHK qui, depuis soixante ans, raconte l'histoire de jeunes filles courageuses qui triomphent de l'adversité. L'auteur de Monster semble se conformer parfaitement au concept, en lui appliquant un mélange de genres détonnant. Mais le programme télévisé Asadora est inconnu en Europe, rendant caduc un aspect de madeleine de Proust qui doit être évident pour le public japonais. Pour le lecteur occidental, il reste un divertissement un peu lunaire, pas désagréable, mais très mineur.