Info édition : Noté "N001" après le N° d'édition page 88, ainsi qu'au 4e plat.
Résumé: Dans un futur lointain, l'humanité vit sur une planète artificielle, tandis que la Terre est devenue une immense décharge. Geo, un humble éboueur de l'espace, s'échoue accidentellement sur cette planète dépotoir. Tel un Robinson post-apocalyptique, il lutte pour survivre dans ce milieu hostile peuplé de ruines, de déchets et de lacs pollués. Au cours de son errance, il découvre un exemplaire de La Tempête de Shakespeare. Ce récit initiatique le captive et devient son guide pour affronter les défis de cet environnement impitoyable. Mais cet échouage est-il vraiment un accident ? Et si une entité mystérieuse l'avait orchestré pour lui révéler le véritable visage de la planète qu'il arpente ?
F
utur lointain, quelque part dans la zone. Convoyeur de déchet, ce n’est pas grand-chose, mais c’est un job et tout le monde n’en a pas. Charger les containers, les amener à la décharge et revenir au point de départ, pas besoin de devoir se creuser la nénette et ça permet de sortir de la ville. Évidemment, quand la navette se crashe au milieu du trajet, cette routine se transforme brusquement en un pèlerinage sans espoir ou un long calvaire, comme vous voulez. De toute façon, pour ce que ça change à la fin...
Fable post-apocalyptique et questionnement existentiel, L’Arpenteur est un énigmatique ouvrage piochant autant dans les ambiances des premières années de Métal Hurlant que dans le manga, le tout sous l’imprimatur de William Shakespeare. Le héros imaginé par Viktor Hachmang erre à travers un territoire décharné. Au fil des saisons et des kilomètres, son esprit se met à divaguer. Réminiscences du passé, hallucinations, il continue néanmoins à avancer. Vers où ? La cité et son domicile, existent-ils seulement encore ? Les personnages du Barde qui l’accompagnent parfois ne sont pas très diserts à ce propos.
Récit allégorique ouvert à toutes les interprétations, il se dégage une véritable force de l’album. Pratiquement plus artiste ou graphiste qu’auteur de bande dessinée per se, Hachmang multiplie les audaces sous la forme de séquences ou de compositions oscillant entre l’hommage (Katsuhiro Otomo et Moebius viennent immédiatement à l’esprit) et la symbolique pure. L’ensemble est rythmé par le long monologue de ce voyageur perdu entre le sens du devoir et la folie. Ici et là, quelques citations de La Tempête apportent d’autres pistes de solutions potentielles à ce scénario teinté de désespoir et de regrets.
Fantastique et fantasmagorique, tout en restant très concret avec de nombreux renvois à des considérations actuelles (l’environnement, la pollution, la place de l’humain, etc.), L’Arpenteur, à l’image de Saccage de Frédérik Peeters, est une œuvre qui demande une pleine attention pour révéler tous ses secrets. Plus globalement, il s’agit aussi d’une proposition visuelle de tout premier ordre que les amateurs de dessin pur (ou de science fiction) ne devraient pas laisser passer.
La preview
Les avis
Erik67
Le 13/07/2025 à 08:47:41
Cette BD de science-fiction nous emmène dans un futur lointain où l’humanité a trouvé refuge sur une planète artificielle. On est dans un univers rappelant singulièrement quelques références comme « Métal Hurlant ».
On notera un jeu particulièrement intéressant au niveau de la couleur. Certains cas regorgent par petit touche de couleur fluo qui donnent le plus bel effet à l'ensemble. Oui, on peut dire que les couleurs de l'album sont vraiment immersives. D'autres pourront trouver cela daté car trop flashy, digne des années 80.
Pour autant, le graphisme ne fait pas tout et je me suis royalement ennuyé à cette lecture plombée par une narration omniprésente qui nous noie véritablement dans des considérations pseudo-intellectuels ou philosophiques dans une construction d'ensemble plutôt bancale.
Dans le même genre, j'ai préféré nettement « La Route » de Larcenet. On est à mille lieux d'atteindre la même puissance.
Je dois vous avouer que je ressens de nette différence dans mes lectures de BD car parfois, cela coule de source et d'autres fois, c'est vraiment horrible même pour un amateur de BD ! Tant mieux également si vous y êtes parvenu sans encombre.
Bref, je le dis tout haut, je préfère passer mon tour et arpenter d'autres sentiers ! Pas pour moi ce truc !