Résumé: Mirko est un voyageur et il est temps pour lui de repartir sur les routes. Séparée de sa lumière, Armelle broie du noir, mais même si son ami lui manque, elle sait désormais se réfugier dans sa carapace et apprend même à en sortir. Elle rencontre ainsi Pépin, le lapin poète, et Fabienne, la renarde végétarienne. Ces deux nouvelles rencontres vont encore un peu plus éclaircir l'avenir de la tortue.
E
n rencontrant Mirko, Armelle, la tortue, a gagné un ami précieux et appris à surmonter ses peurs. Mais l’appel de l’inconnu fait frémir les ailes de la luciole musicienne. L’au revoir déchire le cœur du chélonien renvoyé à sa solitude. La déprime s’invite jusqu’à ce que Pépin, un lapin qui voit la vie en rose, et Fabienne, une renarde singulière, entrent dans sa vie et la colorent de nouveau.
L’étincelle avait égayé le rayon BD Jeunesse des librairies au printemps ; arrivé au cœur de l’automne, Le voyage invite à prolonger le plaisir suscité par cette jolie série imaginée par Anne Montel, scénarisée par Loïc Clément et mise en images par Julien Arnal. Destinée aux plus jeune, cette histoire d’une trentaine de pages prend le temps de replacer le contexte, avant que le départ de Mirko ne vienne troubler la quiétude dans laquelle lui et Armelle baignaient. Puis, le récit alterne entre les ressentis et les aventures de chacun des héros. Tandis que la tortue se morfond avant de faire la connaissance de deux nouveaux venus, son partenaire vit son expérience à fond sans trop se soucier du reste, jusqu’à ce que la nostalgie pointe le bout de son nez. Leurs trajets émotionnels parallèles sont évoqués avec justesse et à propos. Quant à Pépin et Fabienne, ils enseignent à leur manière que les atomes crochus peuvent apparaitre même entre créatures a priori très différentes, faisant fleurir l’amitié. Graphiquement, le trait aux contours peu marqués et les douces couleurs pastelles se révèlent plaisants. Le travail sur les arrière-plans et leurs teintes en dégradé est particulièrement appréciable. Les pages de garde de début et de fin méritent également de s’y arrêter, car elles symbolisent le changement de regard porté sur un même environnement et sur l'existence.
Tout en bienveillance et positivité, ce second volet d’Armelle et Mirko confirme les qualités de ce titre. En lecture accompagnée, il offrira un charmant moment aux bédéphiles en herbe.