Info édition : Réédition remastérisée avec les pages couleurs d'origine de Aqua 1-2 (moins le chapitre 9), la préquel à la série Aria - 2301 - Voyage à Neo-Venezia
A
kari rêve de devenir « ondine », c’est-à-dire de maîtriser l’art subtil du maniement de la gondole. En débarquant sur Aqua, la planète de l’eau qui s’appelait Mars avant sa terraformation, la jeune Terrienne, est époustouflée par la beauté de Néo-Venise. Après avoir suivi un drôle de chat, elle se retrouve devant la devanture de la société ARIA, où l’accueille la belle Alicia. Celle-ci lui apprend qu’elle sera son professeur et que le matou n’est autre que leur patron. L’apprentissage d’Akari débute donc sur les canaux de la cité lacustre et, bien vite, l’adolescente s’aperçoit que le maniement de la rame n’est pas aussi évident qu’il y paraît. Elle trouve également en Aika, élève d’une entreprise concurrente, une compagne d’exercice pleine de ressource. L'objectif est de monter en grade en passant les tests de navigation et de prise en charge des premiers clients.
En janvier 2020, Ki-oon a lancé la réédition, en version « The Masterpiece », d’Aria, une série culte (en douze épisodes) de Kozue Amano, dont une partie était déjà parue chez Kami, il y a une douzaine d’années. Sept tomes reprenant l’ensemble de l’œuvre sont annoncés. Ainsi, le premier volume est édité dans un format légèrement plus grand que celui d’un manga classique et doté de plusieurs pages en couleurs, ainsi que d’une autre en papier calque, permettant un joli jeu de transparence. Si, d’emblée, l’objet plaît par son côté plus luxueux, il est cependant dommage que le texte soit en anglais sur les rabats de la jaquette, ainsi que sur le premier plat, en-dessous. Hormis ce léger accroc, la qualité est bien présente et le lecteur peut se délecter au long des trois cent vingt planches de l’album.
Marqué par un trait expressif, se lâchant parfois dans un style légèrement caricatural, le dessin se révèle de belle facture et participe pleinement au charme général. Variés, les cadrages et le découpage permettent d’explorer la ville de Néo-Venise en même temps que l’héroïne, tantôt au cours d’une navigation, tantôt depuis les quais ou les bâtiments. L’environnement se dévoile, tandis que certaines informations sont distillées, laissant entrevoir une mécanique plus vaste et sophistiquée. Quant au récit, tournant essentiellement autour des premières armes d’Akari comme apprentie « ondine », il constitue surtout un prétexte à la balade. Les exercices pour manier la gondole entraînent ainsi les protagonistes dans de mini-aventures au cœur des venelles les plus cachées de la cité ou, au contraire, au contact de ce qui sera le cœur de leur métier. Un zeste de poésie s’invite également au travers d’une coutume au caractère légendaire. Par ailleurs, le mangaka prend soin de développer la psychologie et le caractère de chaque personnage. Enfin, l’introduction d’Akatsuki, un garçon officiant comme « salamandre », est l’occasion de prendre de la hauteur, littéralement, afin d’avoir une vue plus globale de l’univers créé.
De belle facture, cette nouvelle édition d’Aria a tout pour séduire et ravira spécialement les connaisseurs de la saga. Le deuxième tome étant sorti le 5 mars et le troisième prévu courant mai, il n’y aura pas à attendre longtemps pour les prochains embarquements.