Info édition : Noté "Première édition" . Comprend un dossier de 9 pages
Résumé: Maintenant qu’il est un auctoratus, Vitalis va subir pendant de longs mois sa formation de Provocator sous la houlette d’Atticus. Pendant ce temps, son épouse Carmilia, mène à terme sa grossesse et donne naissance à un garçon en parfaite santé.
Tout semble se passer pour le mieux pour eux d’autant qu’ils trouvent dans le couple formé par Atticus et Dhélia, un vrai soutien. Ce n’est finalement pas la première défaite dans l’arène pour Vitalis qui va assombrir tout cela. Non, les nuages noirs ont le visage de son beau-père qui se démène dans l’ombre pour obtenir le divorce de sa fille avant la naissance de son petit fils, lui évitant ainsi l’infamie de naître esclave, comme l’est son père.
Vitalis est pratiquement anéanti par ce qui lui arrive, mais l’aide d’Atticus est précieuse et lui permet de ne pas sombrer définitivement après avoir vu sa femme et son fils partir loin de lui.
Durant cette période, Neiko va scrupuleusement tenir la promesse qu’il a faite à son père et suivre assidûment les cours de son instituteur tout en prenant, grâce à l’intervention de son père, un premier engagement à bord d’un navire fluvial.
Les fêtes religieuses Liberalia du printemps approchent à grand pas et alors que Vitalis y donne son premier combat et subit donc sa première défaite, elles son synonyme pour Neiko, de son passage à l’âge adulte durant la cérémonie où il va revêtir sa toge virile et apprendre que son père lui a trouvé une femme !
Quelle ironie ! Il se retrouve forcé d’épouser une femme qu’il ne connaît pas alors même que Vitalis qui lui s’est marié par amour, se retrouve divorcé.
Le chantier de l’amphithéâtre touchant à sa fin, Caius Julius Priscus, candidat au duumvirat quinquennal à Arles et prêtre d’Auguste qui a financé une partie de la construction de l’amphithéâtre commande à Olympus des jeux inauguraux grandioses. En tant que supporter d’Atticus, pendant la période où il était rétiaire, il exige également que ce dernier redescende sur la piste en mettant dans la balance le rachat de sa liberté.
Trois destinées qui se croisent, s’entrecroisent et s’influencent. La liberté pour l’un, peut-être au prix de sa vie, l’accomplissement d’un rêve pour l’autre avec le sacrifice d’une partie de sa liberté et enfin pour le dernier, la perte de tout ce qu’il lui était cher alors qu’il semblait enfin toucher au bonheur….
A
rles, 1er siècle de notre ère. Vitalis boit trop et joue trop, de ses dés comme de ses poings lorsqu'il perd. Il accumule les dettes et les ennuis tout en devenant indésirable pour ses employeurs. Seul Atticus lui propose du travail, un travail qui, pour un homme libre, n'est qu'une déchéance sociale.
Dans ce deuxième tome, pressé par Carmilia, son épouse, dont la grossesse est perturbée par les soucis qu'il lui cause, Vitalis a accepté de renoncer à sa liberté pour entrer dans la familia gladiatorum. Le bonheur semble lui sourire avec la naissance d'un fils viable et l'abandon de ses mauvais travers, mais ce ne sera qu'un bref répit avant que son passé ne le rattrape. D'abord, les anciens créanciers, dans l'ombre, et surtout son beau-père, chef des nautes de la ville, qui obtient le divorce pour sa fille et reprend cette dernière avec son bébé, altèrent la situation. Il ne reste plus à Vitalis qu'à combattre pour racheter son engagement. L'occasion va se présenter avec l'inauguration du nouvel amphithéâtre et des Jeux somptueux qui s'y préparent. De son côté, Neiko, son jeune beau-frère, a réussi à extorquer la promesse de pouvoir s'embarquer sur un bateau pour la première fois.
Assistés par des archéologues et reconstituteurs locaux, spécialistes de la période gallo-romaine, Laurent Sieurac et Alain Genot ont pris le parti de restituer l'Histoire au plus près des recherches récentes, bien loin des interprétations douteuses du XIXème siècle et des fantasmes de Hollywood. Le récit s’intéresse aux petites gens, les quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la population ignorés des fresques historiques, et aux détails de la vie quotidienne. Dans les deux premiers tomes, il n'y a ni orgie, ni scènes de violence gratuite, ce qui peut surprendre sur un sujet qui traite de la gladiature. Celle-ci est décrite au plus proche de la réalité, celle d'athlètes de haut niveau qui combattent la plupart du temps avec des armes non létales. La colorisation en sépia dresse une ambiance à la fois nostalgique et vivante de son sujet. Le lecteur aura l'impression d'arpenter les rues d'Arelate, comme si le dessinateur y avait posé son matériel pour photographier sur le vif ses figurants. Leurs émotions et leurs dilemmes sont rendus avec une sensibilité qui les rend si proches et si vivants au point de pouvoir imaginer leur souffle sur le papier. Petite cerise sur le gâteau, à la fin du volume, un cahier documentaire et graphique d'une dizaine de pages développe le contexte de l'album.
Une bande dessinée rare et intelligente qui mérite d'être mise en avant, à la fois pour la qualité de ses dessins et de son scénario, mais aussi pour la précision de la reconstitution de l'époque qui en fait une vraie machine à remonter le temps.