Résumé: En éditant les œuvres de René Goscinny encore méconnues ou inédites en album, cette nouvelle collection est incontestablement un événement majeur dans le monde de la bande dessinée. Chacun connaît l'immense travail réalisé par Goscinny pour Astérix, Lucky Luke, le Petit Nicolas ou encore Iznogoud, et l'on imagine sans peine que cet auteur-vedette de la bande dessinée a écrit tout au long de sa carrière de nombreux scénarios, dont certains n'ont été publiés qu'une fois en magazine mais jamais édités en album. Les Archives Goscinny, qui paraîtront en plusieurs volumes thématiques, permettront au plus grand nombre de découvrir avec bonheur ces pépites d'humour. Je était une fois un pays enchanté, où les chats étaient bottés, peuplé de fées et de Chaperons rouges. Un pays où les princes charmants épousaient des bergères, toujours un peu surprises de voir leurs anciennes grenouilles de maris monter sur une échelle à chaque changement de temps. Un jour, fruit des amours d'une rose et d'un papillon, naquit une petite fée ravissante que l'on nomma Aveline. Comme de coutume dans le pays enchanté, les autres fées se penchèrent sur le berceau d'Aveline. Sauf la terrible Carabosse, qu'on avait oublié d'inviter. <>> Ainsi débutent les aventures de La fée Aveline, imaginées par René Goscinny pour le dessinateur Coq. De 1967 à 1969, les lecteurs de «Jour de France» ont ainsi pu lire les multiples déboires de la charmante Aveline, au cœur des swinging sixties parisiennes. On retrouve, dans ce recueil préfacé par Henri Filippini, toute la verve parodique de René Goscinny associée au charme du dessin de Coq.
Certes ce n'est ni les Astérix ou Lucky Luke de la meilleure cuvée, mais cette fée Aveline là vient juste après.
Dans l'histoire de cette fée qui bascule dans la vraie vie et se sert de ses pouvoirs en toute innocence, Goscinny distille avec finesse les travers de la société française des années 60/70.
Mais il le fait avec tendresse, avec humour (mais n'est-ce pas naturel chez lui ?), avec un entrain qui font plaisir à voir et surtout à lire.
Certains pourraient penser qu'il s'agit d'un démarquage de la célèbre série TV de l'époque, Ma sorcière bien aimée. Pas du tout.
Cette sorcière là sort rarement de sa maison de banlieue et nous raconte les gentils petits malheurs de la middle class américaine.
Goscinny nous présente une fée (rien à voir avec la sorcière donc !) qui parle de ceux de la société française. C'est donc très différent !!!
Cela étant, il y a dans ces 2 oeuvres matière à réflexion pour percevoir justement les différences de sensibilité des deux côtés de l'Atlantique. Gageons qu'un thésard nous apportera un jour un copieux dossier dessus. En attendant, la fée Aveline n'arrête pas de se balader, ce qui permet à l'auteur de multiplier les situations, alors qu'à force d'être cantonnée à sa cuisine et aux agaceries de sa mère, la sorcière américaine finit par jouer sur le même tempo.
Merci donc à Marcel Dassault qui fit un pont d'or à Goscinny pour que celui-ci livrât (et que toc !) les aventures de la fée dans les pages du magazine Jours de France.
Il serait temps que la France redécouvre cette petite merveille.