Résumé: Le soir venu, Léa se connecte sur Meetic, à la recherche de l’âme sœur. Et force est de constater que les résultats ne sont pas probants. C’est même plutôt le royaume du dragueur minable, de la misère affective. Ce qui est encore plus déprimant, quand on voit ses amies convoler en justes noces.
Pourtant, il y a bien ce garçon qui sort du lot, Noé. Il n’a pas l’air trop laid, sait se montrer séducteur sans abuser. Léa accepte tout d’abord de discuter avec lui par téléphone. Le courant passe, même si son humour est parfois un peu lourdingue. Bientôt vient l’heure du premier rendez-vous. Et rapidement, le sentiment d’avoir peut-être fait une erreur pointe. Noé n’est-il pas trop entreprenant ? Ses amis ne seraient-ils pas bizarres ? Entre un faux Che Guevara et un pseudo mage gothique, Léa imagine le pire… Des zinzins, on peut en croiser partout, et pourquoi pas sur le net ?
L
éa est une jeune fille bien sous tous rapports, célibataire, qui passe un certain temps – voire un temps certain – sur les sites de rencontre sur Internet. Entre les petits rigolos qui s’imaginent l’entraîner fissa au plumard et ceux qui se contenteraient franchement de mater via une webcam, il faut dire qu’elle ne semble pas près de rencontrer le grand amour. C’est alors que Noé, beau jeune homme plutôt distingué, lui fait virtuellement une cour assidue. Vient ensuite le moment de la rencontre. D’abord sous le charme, Léa ira de surprise en déconvenue.
Dessin séduisant, tout en finesse, et mise en couleurs subtile pour présenter une héroïne qui suscite d’emblée la sympathie : l’entrée en matière est habile et entraîne son lot de promesses. La rencontre dans la vie réelle des deux amants des temps modernes, pourtant, s’avère plutôt décevante. L’étrangeté de Noé et de ses amis, au même titre que les nombreuses particularités de son comportement au quotidien, dérange, mais dans le mauvais sens du terme. Le personnage est difficile à cerner, mais, plutôt que de s’y intéresser et de s’échiner à chercher dans cette bizarrerie un sens caché ou une explication logique, la tentation est grande de prendre le large et de laisser Léa seule avec ses amours contrariées. En fin de compte, c’est la volonté des auteurs qui est difficile à percer. Critiquer un mode de rencontre qui a le vent en poupe auprès des jeunes, et parfois des moins jeunes ? Le récit a plus des airs de bluette que de chronique sociale. Et force est de constater que la bluette en question ne captive pas entièrement.
Alors qu’il partait sur de bonnes bases, le récit s’enlise rapidement dans une relation peu palpitante entre deux êtres qui, pour certains, et sous des dehors d’étrangeté, n’ont pas grand-chose de particulier à offrir.