Le 03/09/2020 à 17:33:34
Le choix de l'auteur est de nous montrer les espoirs déçus de la jeunesse tunisienne deux ans après le printemps arabe. La période choisie est 2013-2014. C'est une petite tranche d'une année où l'on va suivre différents jeunes au destin varié. Visiblement, il n'y a aucun regret par rapport à la fin de la dictature de Ben Ali. L'amertume se situe plutôt dans le fait que le parti majoritaire Ennahdha (la renaissance) d'obédience islamo-conservateur a volé la révolution pour son propre compte entraînant le mécontentement d'une partie du peuple à savoir les moins bien lotis. La corruption n'a jamais été aussi importante comme en témoigne une scène assez marquante mettant en scène Aziz et sa copine obligé de donner tout ce qu'ils ont sur eux afin qu'on les laisse tranquille. C'est également un désastre économique avec tous les touristes européens qui ont fuit cette destination plus à la mode. Que dire également de l'élimination des opposants politiques qui se succèdent un peu plus d'un an après la victoire d'un parti religieux aux élections législatives ? Pour autant, la fin nous donne un espoir à savoir que ce pays poursuit sa démocratisation politique. C'est d'ailleurs le seul pays arabe après le printemps à aller dans cette direction. Néanmoins, le pouvoir économique reste encore dans les mains d'une élite et les habitants des zones périphériques se sentent exclus et abandonnés. Travail, dignité et liberté sont les slogans à mettre concrètement en oeuvre sans être empêché par des siècles de religion et de servitude. Je n'ai pas trop aimé le graphisme avec ses traits noirs stylisés même s'il reste convenable pour la lecture. C'est une photographie intéressante dans une approche équilibrée des problèmes sociaux et politiques de ce pays.BDGest 2014 - Tous droits réservés