Résumé: La petite Anya, son grand-père Vassili et leur fidèle Kozak, vivent paisiblement au coeur d'une forêt aussi enchanteresse que mystérieuse. La quiétude ambiante semble compromise lorsque leur voyage à la ville ne se déroule pas comme prévu : Vassili ne parvient pas à vendre sa livraison de jouets, et Anya s'attire des ennuis en libérant de leur cage des oiseaux enfermés...
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illette pétillante, Anya vit en lisière de la forêt avec son grand-père et le chien Kozak. Elle apprécie d’explorer les alentours, malgré les recommandations de prudence du vieil homme, et de l’accompagner en ville pour des emplettes. Cette fois encore, l’enfant se réjouit de leur sortie, mais elle s’inquiète aussi de la santé de Vassili, sujet à une vilaine toux. Dans la cité, Dame Petrovna reçoit le duo avec chaleur. Pourtant, elle annonce au vieillard qu’elle ne pourra pas acheter les jouets qu’il a fabriqués, faute d’avoir pu écouler les précédents. Pendant ce temps, Anya libère des oiseaux de cages qu’elle a trouvées derrière une baraque. L’un d’eux se métamorphose en femme et lui remet une plume bleue en lui assurant qu’elle lui permettra d’exaucer un vœu.
Format à l’italienne, couverture inspirée des célèbres illustrations d’Ivan Bilibine et couleurs aux nuances douces quoiqu’hivernales, la nouvelle série créée par Didier Crisse, et publiée aux éditions La Gouttière, ne manque pas d’attirer l’œil. L’artiste confirmé plante le décor dans les terres russes et donne vie à une charmante héroïne, touchante d’innocence, de gentillesse et d’altruisme. Il la confronte à des maux – pauvreté, maladie - et tribulations – des gamins des rues malotrus et un affreux chasseur de volatiles aux allures de Raspoutine -, sans qu’elle ne se départe de son bon cœur ni de son courage. Aventure et moments attendrissants sont parfaitement dosés et se dotent d’une touche de douce poésie qui doit beaucoup au dessin du père d’Atalante et à la mise en couleurs de Frédéric Besson. Le trait reconnaissable de Crisse, son expressivité et les détails des décors et costumes se marient joliment aux teintes pastel du coloriste.
Pétries de bons sentiments, les trente pages de L’Oiseau bleu offrent une parenthèse enchanteresse qui devrait plaire aux bédéphiles en herbe. Un cadeau que le Père Gel et Snégourotchka pourraient glisser au pied du sapin…