A
près l'enfance dans Freddie et Moi et l'adolescence avec Troupe 142, Mike Dawson « s'attaque » à l'âge adulte par l'intermédiaire d'Angie Bongiolatti. Mêlant autofiction et peinture sociale, l'auteur présente son époque, tout en essayant d'y trouver sa place.
Tous dans la vingtaine, Angie, Matt, Malcom, Steve et Amol travaillent à New-York dans l'informatique au sein d'une start-up. Alors que Big Apple se relève difficilement du traumatisme du onze septembre 2001 et que l’administration Bush affûte ses arguments pour la guerre à venir, ces jeunes gens entament leur vie professionnelle. Les jeux de séduction, l'apprentissage des réalités - aussi bien économiques que politiques - et autres explorations intérieures se montrent rapidement plus ardus que dans Friends, le sitcom référence de cette période ! Le scénario qui se veut très réaliste se révèle malheureusement trop rigide et marqué d'une gravité de tous les instants. À force de multiplier les explications et d'appuyer ses dires par de longues digressions théoriques, Dawson perd de vue ses personnages et le lecteur par la même occasion. Pourtant, les idées qu'il explore (l'engagement, les limites du militantisme, etc.) sont à la fois très intéressantes et rarement abordées en bande dessinée.
Graphiquement, le dessinateur approche son sujet avec un style personnel très typé « BD alternative ». Les protagonistes sont dotés de têtes sur-dimensionnées et occupent logiquement, vu la teneur des propos, le centre de la mise en page. Si tous les éléments narratifs d'une bonne histoire sont bien présents, le côté légèrement frustre et répétitif des planches n'encourage pas vraiment la flânerie oculaire. Au final, malgré un contenu riche intellectuellement, Angie Bongiolatti manque le coche, principalement victime d'une exécution quelque peu maladroite.