Résumé: L'Entremonde n'a de limite que celles de l'imagination
Ana et Domingo, deux jeunes orphelins embarqués par accident dans la fameuse expédition de Christophe Colomb, se sont retrouvés projetés dans l'Entremonde, un univers fantastique peuplé de pirates en tous genres ! Après avoir été brièvement séparés, Ana et Domingo se retrouvent enfin, et - surprise ! - découvrent que le père d'Ana, porté disparu il y a plusieurs années, aurait peut-être lui aussi atterri dans l'Entremonde ! La mauvaise nouvelle, par contre, c'est qu'il se pourrait qu'il travaille pour La Main, le personnage le plus dangereux de Kawa Qawa ! Alors que les masques tombent, Ana et ses amis sont plus déterminés que jamais à mettre La Main hors d'état de nuire ! Cy. et Marc Dubuisson créent un monde riche et cosmopolite permettant d'aborder des thématiques fortes et universelles sous le prisme de la quête initiatique. Une aventure fantastique, qui donne autant envie de mettre les voiles que de s'ouvrir à l'inconnu !
A
na, Domingo, Manuel et leurs compagnons d’infortune sont enfin réunis, du moins pour un instant. C’est déjà ça, car dans l’Entremonde, les choses bougent sans cesse. Après de rapides retrouvailles et de nombreux échanges d’informations, le groupe se sépare à nouveau. De son côté, Sam suit un plan audacieux afin de pénétrer l’antre de La Main et de rencontrer l’énigmatique Bélier…
Série jeunesse/pré-ado à haut potentiel de sympathie, Ana & l’Entremonde continue de charmer le lecteur avec La main. Ce troisième tome en date est marqué par son lot de révélations et, mécanique sérielle oblige, de nouvelles pistes à explorer et de nouveaux défis à affronter. De l’aventure avant tout, ce qu’il faut de mystère et une distribution originale aux personnalités fouillées, Marc Dubuisson et Cy proposent un récit haut en couleur d’une grande intelligence. En effet, passé le côté fantasy qui permet l’émerveillement et la découverte permanente, les auteurs présentent une véritable histoire romanesque et dramatique. La confiance, la peur, la trahison et même la perte et le deuil, Ana traverse un flot d’émotions continu et véritablement palpable, pour ne pas dire réaliste. De plus, en parallèle, chaque protagoniste affronte aussi ses propres épreuves. Certaines sont individuelles, d'autres communes et se rejoignent à l’occasion. Il en ressort un album «plein» d’une richesse thématique remarquable.
Visuellement, l’approche à l’aquarelle de Cy participe pleinement au charme du projet. Même si le découpage s’avère parfois un peu trop serré - des compositions plus larges permettraient de bonifier encore cet univers étrange -, le portrait général de ces régions légendaires fonctionne. La dessinatrice les a habillées de tons pastels élégants et d’un bleu profond quand les héros s’enfoncent dans les profondeurs et l’inconnu. Comme pour le scénario, le procédé est simple et facile d’accès, tout en cachant une multitude de nuances insoupçonnées. Un très beau travail, assurément.
De l’action, des rires, des larmes aussi, La Main se dévore avec gourmandise et quelques frissons. Suite et fin des péripéties d’Ana dans le prochain volume.