Résumé: Dans un univers alternatif proche du nôtre, qui pourrait faire penser à la Russie pré-bolchévique, un marin, Wirde Owen, débarque dans une grande ville portuaire, de retour d’un long voyage. Dès son arrivée, il amaille à partir avec un appareil policier très répressif, émanation du régime autoritaire et aliénant qui a mis cette contrée en coupe réglée, et simultanément rencontre la troublante Lillie, une danseuse de cabaret dont il tombe éperdument amoureux.
Très vite, le nouveau venu va entrer en dissidence, puis passer à la résistance armée. Mais quelles sont au juste ses motivations réelles? Est-ce simplement par amour de Lillie? Ou plutôt par fidélité à ses idéaux d’avant, lorsqu’il s’appelait Kirk Walker et qu’il incarnait l’avant-garde de la révolution ?
I
l s’appelle Wirde. Il ne sait pas encore ce qui l’attend lorsqu’il pose le pied à Bar-Leïn, de retour après une longue absence. Il ne sait pas que, depuis son départ, le Parti a pris le pouvoir et instauré un régime dictatorial. Il ne sait pas que la loi censée apporter une solution à la pénurie de logements, en forçant Lillie à partager sa résidence avec lui, scellera son destin, un destin étroitement lié à la rébellion qui couve dans les sous-sols de la cité.
Une histoire d’amour sur fond de révolution, le postulat n’est pas le plus original qui soit. Pourtant, le parallèle qui pourrait être fait avec d’autres histoires de ce type, Sambre en tête, fait long feu et s’estompe bien vite. Dès la découverte du dessin de Tentacle Eye, en fait, dès que l’on découvre – ou plutôt qu’on se prend en pleine face – ce trait torturé et ces couleurs on ne peut plus sombres, renvoyant une impression de misère et de désespoir. Ce style, brut de décoffrage, illustre à merveille les tourments des personnages, les tiraillements d’un amour impossible, les déchirements de la séparation. Il fait corps avec le récit, véritablement, entièrement, et donne à lui seul le ton amer de l’histoire.
Tragique, le sort de ces amants maudits l’est de toute évidence. Porté par un texte d’une rare qualité littéraire, aux accents mélodramatiques parfaitement dosés, le rythme ni ne faiblit, ni ne s’emballe, restant d’une constance inflexible d’un bout à l’autre, comme pour annoncer qu’il est vain de vouloir lutter contre la fatalité. Par de brusques et incessants retours dans le temps, Antoine Ozanam parvient une fois de plus à maintenir l’attention du lecteur, à faire en sorte que son intérêt pour les personnages ne faiblisse jamais.
D’une parfaite complémentarité entre texte et dessin, L’Amourir relève du tour du force : pagination idéale, dessin bluffant dès les premières planches, narration irréprochable et final grandiose. Que demande le peuple ?
Les avis
Erik67
Le 02/09/2021 à 17:58:10
Qu'est-ce que je me suis ennuyé à cette lecture à en amourir ! Il est vrai que le dessin n'était pas d'une approche facile. Il reste dans des tonalités très sombres qui ne donnent pas envie. Par ailleurs, la narration est extrêmement bavard. Le marin tombe amoureux de la danseuse de cabaret mais il n'y a aucune magie. Tout est terne.
L'intérêt viendrait plutôt du contexte général à savoir une société autoritaire où les libertés individuelles sont restreintes jour après jour avec une résistance qui s'organise. Le fond était intéressant mais le déroulement est encore une fois mal maîtrisé. Ce n'est pas la première fois avec cet auteur Ozanam. Confusion et verbiage, voilà ce que j'en retiens.