L
ui, c'est Marco. Paparazzi, il traque les stars et les célébrités pour revendre ses clichés au plus offrant. Sans scrupule, il use de tous les moyens pour réaliser la photo idéale, celle que toute la presse people va vouloir s'arracher. Elle, c'est Angéla. Belle, intelligente, elle cherche ses clients dans les hôtels de luxe ou les soirées mondaines. Son métier, call-girl de luxe. Ils vendent tous les deux du rêve et du plaisir, fréquentent le même monde fait de strass et de paillettes. Leur rencontre conduit à une alliance de circonstance, quasi commerciale, jusqu'à ce que l'amour s'en mêle.
Philippe Bertrand a déjà réalisé, avec Frédéric Beigbeder au scénario, une série traitant de la jet-set, Rester Normal. D'ailleurs, cela aurait très bien pu être le titre de ce one-shot dont l'histoire est adaptée d'une nouvelle de Tonino Benacquista, Si par un jour d'été un sédentaire. Comment rester normal dans une micro-société où l'argent est roi, où la superficialité et le mensonge sont omniprésents, où l'abondance et l'opulence semblent être les principaux vecteurs de l'existence ? Marco et Angéla en font l'amère expérience.
L'auteur dresse un portrait amer quoiqu'un peu manichéen de ce microcosme. L'originalité vient très certainement de la personnalité des deux héros. Ils ne font pas partie du gratin mais n'appartiennent plus vraiment à la "vrai vie". Ils tirent bénéfice de leur profession mais pourrissent petit à petit de l'intérieur. C'est cette dichotomie, ce difficile équilibre entre deux univers qui rendent la lecture intéressante. Néanmoins, si les silences des personnages, remplacés par des regards très suggestifs, sont souvent utilisés à bon escient, le récit souffre de quelques longueurs. Le style épuré de Philippe Bertrand ainsi que l'utilisation de couleurs pastel atténuent quelque peu la noirceur du récit. Le visage d'Angéla évoque à la fois une beauté froide et une fausse naïveté, un mannequin de porcelaine plutôt qu'une prostituée de bas étage, l'archétype même de la femme fatale.
L'Amour Cash est un one-shot présentant de façon originale l'univers de la jet-set et des paparazzi. Une histoire efficace, amère sans être acide, un dessin très agréable, le tout donne un album d'excellente facture. A lire après un "Gala" ou un "Voici", pour se donner bonne conscience.
Les avis
Erik67
Le 27/11/2020 à 08:57:00
Cette histoire d'amour impossible entre une escort girl et un paparazzi m'a séduit. Il est vrai que l'amour peut se payer cash. Bien entendu, tout ceci sera très malsain car on accepte des postulats sans se poser plus de questions de moralité. On suivra sans déplaisir cette relation quelque peu tumultueuse.
Il est dommage que le graphisme soit si géométrique et si dénudé de tout détail. Pourtant, le dessin a un côté résolument moderne qui passe plutôt bien. Au final, nous avons droit à un conte moderne d'une société hypocrite dans tous ses excès.
zaaor
Le 30/07/2008 à 02:26:32
Vraiment pas le meilleur Benaquista. On est loin de l'Outremangeur ou de LA
boîte noire.
L'idée de départ n'était pas mauvaise mais je considère qu'elle a été mal
exploitée. Fidèle à lui-même, Benaquista termine avec un léger puch mais qui ne
sauve pas les meubles.
On ne comprend pas vraiment bien les motivations des personnages, le dessin
est quelconque. Bref, ne passera pas à l'histoire dans mon cas.
Hugui
Le 24/03/2008 à 19:33:47
Très mode cette histoire de la rencontre et de la collaboration entre un paparazzi et une escort girl qui ont du mal à vivre leur histoire comme tout le monde.
Plaisant à lire même si un peu rapide et agréablement illustré.